L'abus de langage
Un système combinatoire dont la complexité atteint un certain degrés est affublé du nom d'intelligence? C'est un abus de langage car dans son acception courante, au concept d'intelligence est toujours coordonné celui de conscience. Que d'une complexité surgisse la conscience? C'est possible, mais la complexité n'est pas suffisante. La complexité ne peut pas produire la conscience, elle en fait seulement le nid. Le phénomène de la conscience n'a strictement rien à voir avec l'intelligence.
L'intelligence artificielle est une intelligence sans conscience, c'est à dire une capacité d'action sans conscience. A manipuler donc avec beaucoup de conscience. Or, une intelligence sans conscience n'est qu'un mécanisme, si élaboré soit-il.
Dans l'acception actuelle de l'IA, une calculette est à un moindre degrés, une intelligence artificielle. Tous le monde conçoit qu' une calculette est démunie de conscience au sens humain du terme. Comme une horloge fait tourner ses engrenages, la calculette exécute immuablement ses instructions comme autant d'engrenages connectés les uns aux autres. A ce sujet, l'informatique permet une plus grande complexité que la mécanique. C'est tout.
La calculette comme l'IA exécutent des instructions. Une intelligence artificielle ne se distingue de la calculette que par le niveau de complexité de son programme. Alors que la calculette, ou l'ordinateur exécutent des instructions les unes après les autres jusqu'à la fin du processus, l'intelligence artificielle est un mécanisme qui commence à créer ses propres instructions en fonction des informations contextuelles qu'elle reçoit.
L'intelligence dite artificielle vient de ce que le processus de base de la machine crée le programme que la machine va exécuter en fonction du contexte dont elle reçoit "librement" les informations. Le principe de l'auto-programmation est une étape naturelle vers l'intelligence artificielle. L'I.A. ne procède pas du calcul et du classement mais de la simulation du réel synergique à l'interaction.
L'intelligence est toujours couplée à la conscience et leur manifestation pour qu'un motif autonome à l'action se crée de l'interaction.
La conscience simulante
L'IA est une construction démunie de conscience et d'intelligence dans leurs acceptions commune. Au stade actuel, l'IA est un processus capable de se programmer tout seul à partir d'interactions extrêmement sommaires . Un virus, "être" intermédiaire entre la matière vivante et non vivante à une densité d'interaction infiniment supérieur à la plus perfectionnée de nos machines, et de ce fait "contient" plus d'intelligence et donc de conscience.
Comme la pelleteuse est un amplificateur de force physique, le télescope un amplificateur de vue ou la calculette un amplificateur de capacité de calcul, l'IA doit devenir un amplificateur d'intelligence.
L'intelligence de l'IA n'a aucun rapport avec l'intelligence humaine. Nous pouvons soulever à bout de bras un poids de 500 g (pour les plus costaud d'entre nous). Une grue fait exactement la même chose avec un poids de 5 tonnes (pour les petites grues)
L'homme fait du classement et des calculs depuis qu'il existe, mais tout ce qu'il a classé et calculé en 20 000 ans d'histoire aurait pu être réalisé par un ordinateur récent en un an par exemple. (les temps et les quantités que je donne sont fantaisistes c'est pour fixer les idées).
L'ordinateur dont le programme de base accède à son auto-programmation, passe dans notre esprit, du statut de calculette au statut d'Intelligence artificielle. Mais comme la dedans il n'y a pas de conscience, de quoi parlons nous ?
L'intelligence humaine, et je suppose du vivant en général ne fait (en conscience) ni calcul ni classement il fait de la simulation. Le cerveau humain nous simule le réel et se constitue lui-même et de lui même dans sa propre représentation du réel pour nous le signifier. Le réel comme étant communicant et entendable est non pas constitutif de la conscience mais un effet de la conscience.
La conscience matière organisée et énergie
La conscience, (… dans son acception courante... ) appartient au vivant. Qu'une machine puisse accéder au statut de « vivant » n'est pas, en première approche, un contre sens sauf à comprendre ce que signifie intelligence et conscience comme conséquence de la complexité structurée et interagissante avec son environnement.
Ce qui spécifie le vivant est son niveau d’entropie. La quantité d'énergie corrélée à la complexité augmente avec l'augmentation de la complexité jusqu'à un certain seuil, celui où pour garder la complexité, l'apport d'énergie est permanent. Le vivant par exemple, qui est la complexité la plus grande de la nature doit se nourrir en permanence en dépit de quoi il meurt. La durée de vie d'une structure diminue avec l'augmentation de sa complexité.
Le seuil entropique, celui où pour maintenir l'état complexe, l'apport d' énergie est permanent signifie le passage de l'inerte au vivant. Le passage de ce seuil augmente la complexité elle même de tout ce qui à trait à cette nécessité. Tout ce qui à trait à cette nécessite constitue le « motif » qui est la source en amont des représentations, de la décision, de l'acte, du geste.
Du « motif » ainsi constitué en la complexité surgit le phénomène de la conscience. Le phénomène de la conscience est issu de l'enchevêtrement inextricable du motif premier d'exister.
Dans une vision plus étendue de la conscience, l’entropie de seuil, (voir plus haut) est un horizon théorique inatteignable pour les machines car jamais la complexité d'une machine ne saurait être détruite du fait d'une interruption d'apport d'énergie.
Motif du geste et de la conscience
Qu'une intelligence artificielle, soit implémentée dans un robot humanoïde ou dans un logiciel mis en œuvre sur un ordinateur, est par nature démunie de la moindre « motivation » qui lui serait propre car la motivation n'est pas un effet de l'intelligence, mais de l’entropie de seuil qui, intégrée à la complexité, forge la conscience (voir plus haut).
Une IA, comme n'importe quelle machine, ne se met en mouvement que sous l'impulsion d'un ordre reçu. Ce point est fondamental car démunie de motivation propre, rien ne saurait activer une machine, qu'elle soit d'intelligence artificielle ou mécanique.
Comprendre un ordre reçu, suppose de comprendre tout ce qui en amont de cet ordre le motive. La question de savoir si la machine IA comprend l'ordre qu'on lui demande d’exécuter est sans objet.
Seules les conséquences en aval de l'ordre reçu tiennent lieu de "sens" dans l'imaginaire commun. Le programme de l'IA, mesure les conséquences de sa propre exécution pour se corriger lui-même. C'est ce qu'on appel l'auto-apprentissage qui est aussi un abus de langage. L’enchaînement des actes nécessaires et suffisant en vue d’exécuter l'ordre en question n'est pas suffisant pour parler d'apprentissage au sens humain du terme.
L'IA n'est pas concerné par la cause c'est à dire par le motif de l'ordre reçu, mais seulement par l'effet. C'est en cela que la conscience n'est pas manifestée dans une IA.
La question de l'approfondissement (même infiniment exponentielle) de l'analyse des conséquences des calculs et des classements, ne feront jamais émerger la moindre conscience dans la machine.
La peur moyenâgeuse
A l'aube de l'an 1000, puis de l'an 2000. La peur moyenâgeuse refait surface à propos de l'intelligence artificielle. Nous avons assez d'intelligence pour mettre de l'intelligence dans des machines? Mais c'est une bonne nouvelle.
L'intelligence est l'intelligence, quelque soit là où elle se manifeste. Redoute t-on une pelleteuse au prétexte que son bras est immensément plus puissant que le notre. Non, on redoute plutôt l'état de la conscience du conducteur de l'engin. Alors c'est l'état de conscience des conducteurs de l'IA qui devrait faire peur. Pas l'IA elle même.
Conscience, de l'autre au soi
L'intelligence qu'elle soit humaine ou artificielle, n'est pas encore "conscience" au sens commun du terme, car la conscience dont la graine est le seuil entropique (voir plus haut), ne trouve sa source et son motif que dans celle de l'autre. L'objet premier de la conscience c'est l'autre avant qu'il ne s'ensuive par construction celle du soi... Mais au début il y a toujours interaction. Ce n'est pas les objets en interaction qui contiennent la conscience, la conscience est dans l'interaction elle même, si bien que le concept "d'être" n'est une facilité de l'esprit.
Artificielle ou pas, la conscience qui nous anime n'est pas encore assez achevée pour faire de l'autre la source évidente du soi. Notre conscience est encore loin du compte. C'est de cela dont il faut avoir peur pour la faire progresser. Nous sommes toujours convaincu que la conscience est en nous, par nous, et pour nous. Qu'elle est un attribut de l'être issu de lui même. La peur de l'intelligence d'une machine nous renvoie à la peur de nous même...Peur de découvrir qui nous sommes, emmuré dans nos convictions et de fait nos solitudes dont on passe sa vie à se distraire les yeux fermés.
L'IA, l'Autre nous-même.
En nous confrontant à la machine, l'humain se confronte avant tout à ce qui n'est pas lui, c'est à dire à l'autre. Or, le premier « autre » de l'homme c'est la femme. Et il l'a évincé pour pour la seule raison qu'elle est l'autre de lui depuis l'aube des temps.
Mais cet autre là, l'IA, fruit de sa propre intelligence, l'humain ne saurait l'évincer de peur de s'évincer "de" lui-même.
Alors, dans l'imaginaire collectif, l'intelligence artificielle représente l'image de l'homme lui-même. Image dont il redoute la révélation à ses propres yeux de peur de découvrir que l'intelligence ne procède pas de lui mais de l'autre. Qu'elle n'est pas en lui mais en l'autre, et dont la femme fut est et restera le premier représentant.
La conscience est coordonnée à l'intelligence quand l'intelligence procède avant tout de la reconnaissance de l'autre. Mettre sans conscience de l'intelligence dans une machine devient alors redoutable car à y réfléchir, l'intelligence, la vraie, c'est à dire toujours celle qui fait exister l'autre, et reçoit de la conscience, ne peut être que bienveillante.
L'intelligence devient malveillante seulement quand on croit que la conscience nous appartient en propre alors qu'elle relève de la communication, non pas entre les neurones du cerveau ou de la machine, mais entre les humains (.."Pour ne pas oublier les femmes, il manque le genre neutre dans notre belle langue de vipères... Au lieu de simplifier l'ortograf, lé académisien ferèmieu de la conpelxifié aide heu gardé l'étimologie dèm oh pour conprandre keski veuldir aide ou ki viène").
L'avènement de l'intelligence artificielle force les hommes à s'interroger sur leur propre nature. Une nature qu'ils ont le devoir de redouter si les machines à l'intelligence infiniment plus analytique que la leur calquent la construction de leur programme sur l'état actuel de leur conscience.
Les premiers pas des humains vers l'Humanité commence avec l'intelligence artificielle.
L'apprentissage de l'IA
L'apprentissage implique le mimétisme. Non le mimétisme du geste ou d'un raisonnement mais le mimétisme du rapport que l'homme établit avec tout ce que son esprit embrasse, y compris lui même.
Par inférence l'Intelligence remonte à la complexité paradoxale du motif de ce rapport, et doit être capable de concevoir un processus de comportement qui tend à rendre cohérent ce qui est paradoxal, c'est à dire, tendre à construire l'unité intriqué de l'être et de sa perception. ... Au bout de l'intelligence, qu'elle soit artificielle ou non, il y a donc la conscience. La conscience relève de l'intrication de l'être issue de sa perception avec sa perception jamais limitée.
Ainsi, le principe de conscience est toujours inscrit dans l'intelligence et le principe de l'intelligence est toujours inscrit dans une interaction quelle qu'elle soit, conférant à toutes choses, et à tous êtres, un niveau de conscience embryonnaire que l'on pourrait appeler présence (...mais c'est un autre débat... )
Ainsi, l'IA procède de façon incontournable et par priorité du progrès de l'humanité c'est à dire de sa capacité politique à toutes les échelles des rapports que l'homme effectue, à agrandir son champs de conscience pour faire évoluer le principe de rétention qui gouverne tous ses rapports et ses perceptions, vers le principe de partage.
A l'échelle de la "cognition", l'IA n'échappe pas à cette évolution. Après le partage de la puissance avec les machines, elle consiste à étendre le partage de la conscience au delà de l'homme. Cette évolution est un avatar du passage de la rétention vers le partage à l'échelle des civilisations.
Sans la réussite de ce passage comme source de mimétisme, l'IA qui sera achevé dans un délais relativement court, ne sera qu'une machine, un amplificateur de folie piloté par des fous.
Mais ne nous y trompons pas. Il ne faut pas perdre de vue que l'appellation IA (Intelligence artificielle) est un abus de langage. Les machines à traiter de l'information abusivement nommées IA ne pensent pas, n'inventent pas, ne s'adaptent pas. Elles peuvent donner le change car l'homme qui est un être fondamentalement social aura toujours tendance une vison anthropomorphe à propos de tout ce avec quoi il interagit. Comme preuve que l'IA relève d'une vison anthropomorphe à propos d'une machine, c'est à dire d'un processus prédictible alors que les processus de la vie sont imprédictible, il suffit de fournir à la mémoire d'une IA l’intégralité des connaissances astronomiques et de voir si elle est capable de déduire que la loi de Newton. Ou plus simplement, donnons lui l’intégralité du savoir en astronomie du moyen age et voyons si elle peut déduire que la terre est ronde et n'est pas le centre du monde.
Aucune machine dite IA n'en sera capable avant longtemps. Le danger de l'IA n'existe pas. Seule la vison l'homme inféodé au principe de rétention est un danger pour le vivant.
L'intelligence artificielle ne relève que de processus logiques, toujours prévisibles, calculables et sans limites de complexité. Une complexité infinie du domaine calculable ne peut pas sortir du champs prédictif. De ce fait, l'IA, n'évolue exclusivement que dans la sphère prédictive (l'ensemble prédictif).Mais ne nous y trompons pas. Il ne faut pas perdre de vue que l'appellation IA (Intelligence artificielle) est un abus de langage. Les machines à traiter de l'information abusivement nommées IA ne pensent pas, n'inventent pas, ne s'adaptent pas. Elles peuvent donner le change car l'homme qui est un être fondamentalement social aura toujours tendance une vison anthropomorphe à propos de tout ce avec quoi il interagit. Comme preuve que l'IA relève d'une vison anthropomorphe à propos d'une machine, c'est à dire d'un processus prédictible alors que les processus de la vie sont imprédictible, il suffit de fournir à la mémoire d'une IA l’intégralité des connaissances astronomiques et de voir si elle est capable de déduire que la loi de Newton. Ou plus simplement, donnons lui l’intégralité du savoir en astronomie du moyen age et voyons si elle peut déduire que la terre est ronde et n'est pas le centre du monde.
Aucune machine dite IA n'en sera capable avant longtemps. Le danger de l'IA n'existe pas. Seule la vison l'homme inféodé au principe de rétention est un danger pour le vivant.
La Vie et le processus IA
Ainsi, il existe une frontière qui confine l'intelligence artificielle à l’intérieur d'un espace dans lequel la vie ne se déploie pas car l'ensemble prédictif, même d'une infinie complexité ne peut pas contenir ou inclure le non prédictif. Or, le phénomène de la vie relève du champ non-prédictif, non calculable.
Cependant, le prédictif et le non prédictif sont liés par le principe de fractalité. La vie relève de la fractalité ininterrompue alors que le domaine prédictif où se cantonne l'IA n'est qu'une tranche finie du grand gâteau fractal qu'on appel la vie. L'ensemble prédictif est une bulle (un sous ensemble) de l'ensemble infini.
Tout ce qui est identifiable est structure ; toutes structures relèvent de la fractalité depuis une échelle minimum jusqu'à une échelle maximum..
Ce qui caractérise le vivant est une fractalité de la structure qui descend sans rupture jusqu'à l'échelle quantique de la matière, là où le temps n'existe pas et s'étend au delà de lui-même. La conscience au sens commun du terme est point singulier de l'être en lequel il se constitue et qui représente un segment limité sur l'échelle fractale de la vie.
En tant que structure, l'IA relève elle aussi de la fractalité, mais comme n'importe quelle objet technologique, sa fractalité est locale et bornée en amont et en aval de sa structure. La fractalité de l'IA commence à une certaine échelle et se termine à une autre échelle de sa propre structure. La conscience en le vivant est coordonnée à une tranche de fractalité dans un processus continue ; l'IA relève d'une fractalité locale et bornée. Le bornage fractale de l'IA et le bornage du conscient semblent similaire et prêtent à confusion.
C'est en cette rupture de la continuité de la structure fractale que diverge la structure vivante et la structure de l'IA. L'IA comme n'importe quelle structure non vivante relève d'une tranche de fractalité et non d'une fractalité ininterrompue. Mais ce qui la distingue des autres structures non vivantes est son infini complexité possible à l’intérieure du champs calculable.
Cependant, s'il est envisageable de construire une complexité artificielle dont la fractalité descend jusqu'à l'échelle quantique, alors il est concevable que cette IA relèvent du vivant. Un vivant non biologique, une autre espèce.
Le fonctionnement d'une IA est toujours calculable. La vie n'est jamais prévisible. Il faut voir le vivant comme une tranche de fractalité dans un continuum infini (,..) . L'IA est une bulle finie qui rompt avec le continuum fractal avec une complexité potentiellement infini.. ; Mais toujours calculable.
L'Ethique IA
Lorsque l'on confie la vie des gens à une IA, il est légitime de se poser la question de l'éthique, à savoir, quel processus l 'IA doit-elle mettre en œuvre pour prendre une décision vitale. Sauver ses passagers ou sauver les piétons, est la question à laquelle doit répondre le processus implémenté dans l'IA? Que doit décider l'IA au volant?La réponse est évidente mais inaccessible dans la rétention.
L'humanité a en effet beaucoup à apprendre pour être l'Humanité au sens de Nietzsche. La solution éthique de ces questions commence par une révision ontologique. Cette révision est la clef de émergence réelle de l'humanité.
Tout commence par la compréhension du (méta)paradigme de la rétention qui est la condition fondamentale de l’homo-sapiens. Et tout fini par une ontologie qui favorise le partage comme source de sécurité en lieu et place de la rétention. Dans une ontologie à l'issue de l'identification du principe de rétention, être Humain, c'est être conscient par évidence et non par spéculation, que l'autre est la source du soi.
Ces questions d’éthiques alors s'effondreront alors d'elles même car dans le partage, l'humain (l'autre) est plus grand que lui (l'ego). C'est pourquoi il favorisera naturellement sa source qui toujours est l'autre.
Poser la question de l'éthique de l'IA a le mérite d'initier une réflexion sur le sujet de l'humain. Espérons que la pensée philosophique ira plus vite que la pensée technologique car sinon, autant donner des grenades aux enfants pour jouer à la guerre.
Créer une conscience artificielle revient à créer la vie.
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