Le mérite n'est pas l'effet de l'effort que l'ont fait. L'effort que
l'on fait produit un résultat. Le mérite est
cependant le résultat issue de la considération de l'un sur l'autre. En
conséquence de quoi, le mérite suppose, implique, engendre, encadre
et limite un rapport singulier entre les êtres.
Le mérite n'est
pas un caractère naturel, il n'est qu' un attribut infligé par
l'autre.
Par exemple, le
caractère naturel du boiteux est d'avoir une jambe plus faible que
l'autre. S'il cours le 100m haie, il sera content de son effort pour
lui-même, même s'il arrive dernier. De fait, il ne méritera pas
de monter sur le podium, ne touchera pas la prime et n'aura pas de
succès auprès des femmes. C'est couru d'avance.
Ce résultat
d'avoir fini la course, est approuvé par lui même et lui procure
le contentement de son effort. Pour les autres, l'approbation passant
par « le mérite », le résultat devient source de
désapprobation et d'exclusion. On peut remplacer le boiteux par le
dit imbécile ou le fou, le rapport est le même. C'est d’ailleurs
le principe du mérite qui permet de déterminer qui est fou ou
imbécile ou même boiteux. La preuve vient de ce que si l'imbécile
gagne le 100m haie, oh miracle il n'en est plus un.
Ce phénomène
est somme toute banal dans tous les milieux élitiste (politique
sport média etc...). L'inverse aussi est vrai quand au nom du mérite
on gomme les qualités indéniables. Par exemple au nom de la morale
issue du principe du mérite, DSK ne mérite plus sa compétence en
économie politique. Au moyen age pour un acte de lèse "moralité du commun", on ne donnait pas dans la négation d'une propriété intellectuelle, mais on ôtait la vie. (on excommuniait aussi ce qui dans le cas DSK revient au même sur le plan politique)
Le principe du
mérite est la fermeture des yeux sur l'essentiel. Il favorise la
reproduction d'une sélection très retreinte d'individus et de
classes d'individus. Pourtant, la variété des êtres
indispensables à la survie des espèces l'est tout autant à la
survie des sociétés.
Il arrive parfois que des « chancres »
du mérite, se basant sur la fourmi de notre génial Jean de La Fontaine en oublient la cigale. Ils l'évincent en croyant dur comme
fer que le salut est dans l'ouvrage aveugle et sourd. Dans l'ouvrage
autiste au monde à l'autre à la différence. Que le salut est dans
la rétention, l’accumulation et non dans le partage.
La fourmi à
bon dos et la cigale en à plein la citrouille d'amuser la galerie.
Rien n'est plus faux. Ce serait oublier la leçon de notre
généralissime écrivain, et ce serait tromper et se tromper que de
croire que la société des fourmis ne construit ses sujets que sur
un seul modèle : l'aliénation au travail.
Dans une fourmilière
on observe tous les comportements. Des fourmis qui s'affairent, et
d'autres qui ne font rien. Certaines se nourrissent seules, d'autres
se font nourrir. Celle qui ne font rien et se font nourrir, ce sont
des financiers ou des RSAistes de la fourmilière?
Dans la
fourmilière, chaque individu est approuvé pour ce qu'il est. Il n'y
a pas de mérite.
Dans la société des hommes, le mérite
gouverne à la morale et la morale commande la hiérarchisation des êtres entre eux pour
fixer entre les hommes une inégalité quasi naturelle. En fixant
les règles du rapport entre les hommes, le mérite opère une
sélection qui lisse la variété, appauvri considérablement les
sociétés, et va à l'encontre de la survie des espèces.
Le mérite est une
invention de l'homme pour l'homme. Aux yeux de tous les hommes, le
« mérite » justifie et moralise les inégalités entre
eux.
Puisque le mérite
impose sa loi, pourquoi le boiteux de tout à l'heure irait-il se
mesurer en compétition avec les non boiteux? Dans les faits il ne le
fait jamais. Il fait son effort pour lui même et s'en dégage librement son contentement. Il fera néanmoins de la compétition s'il est
paraplégique. Dans ce cas, l'effort qu'il fait sur lui même rendu
spectaculaire est conçue comme une leçon de morale envers ceux qui
n'étant pas paraplégiques ne font "aux yeux de la culture
ambiante" pas suffisamment d'efforts, et risquent l'excommunication
par la vertu du manque de « mérite »..
Aujourd'hui, on
attaque les gens qui vivent du RSA car ils ne méritent pas d'avoir
une ressource. Les pauvres et les partons ont ceci de commun que si
ont les "élimine" du panorama économique et politique, la
société continuera de fonctionner (mieux). Si on stop les ouvriers
tout s'arrête. Qui est méritant? L'ouvrier? Le riche d'avantage que
le pauvre ? La fourmi ? Le boiteux? La cigale?
Les uns et les
autres sont ainsi fait qu'ils ont le nez au milieu de la figure. Il y
a des grands des petits, des forts et des faibles, des cigales et des renards. Chacun doit consommer selon ses besoins et produire selon
ses possibilités. Le respect de l'autre, l'approbation, la justice
et la paix cultivés par l'anarchie, sont condamnés par l'ordre du
mérite.
Ah oui l'anarchie, vous ne savez pas ce que c'est? Si vous
voulez le savoir demandez le aux anarchistes pas à ceux qui juchés sur leurs avoirs, la redoute le plus. L'anarchie, c'est l'ordre pas le désordre.
C'est l'ordre issue de la conscience de l'autre, de la communication,
pas de l'aliénation à la pensée du voisin, C'est l'équité, l'approbation de toutes les différences dans la concorde. Le ciment
de l'anarchie c'est la culture et la communication.
Qui commande
l'ensemble complexe d'un organisme vivant ? Personne! Toutes ses parties sont aux commandes.
L'organisme restera en vie tant que toutes ces parties
communiqueront. Le trou du cul et le cerveau communiquent et
s'approuvent. Il n'y a pas de président et tout est en ordre.
L'anarchie c'est ça. C'est l'ordre moins le pouvoir.
Vous voyez bien que le mérite interdit l'ordre, le vrai. Le mérite impose une vision tronquée de la vie, de l'autre, du soi, et du monde, car le monde, le soi et l'autre sont composés par la somme de nos rapports. En ce sens, le mérite met de l'ordre comme le bandit met de l'ordre en imposant sa loi.
Vous voyez bien que le mérite interdit l'ordre, le vrai. Le mérite impose une vision tronquée de la vie, de l'autre, du soi, et du monde, car le monde, le soi et l'autre sont composés par la somme de nos rapports. En ce sens, le mérite met de l'ordre comme le bandit met de l'ordre en imposant sa loi.
L'eau a t-elle du
mérite d'être humide? Et celui qui est très intelligent, il mérite
de bénéficier d'une vie moins usante et de vivre plus longtemps que
les autres ? Et les autres, les pauvres, les incultes, les boiteux,
tous ces gens du commun méritent t-ils une vie plus dure et de mourir
plus vite? Au nom du mérite c'est exactement ce que cultive les
hommes entre eux. Qu'on m'explique où je me trompe et je mange mon
chapeau.
"Le mérite"
est un concept totalement nuisible issue d'une morale perverse et
destructrice. Mais c'est dans ce monde des hommes ainsi maltraités,
qu'il convient de vivre les yeux ouverts.
« La
vie nous forge à coups de poignard dans le dos dont personne n'est
coupable » (sic x) mais dont l'origine toujours est dans
les idées hideuses du mérite. De là, l'amour rendu indicible fait
de « l'amour du prochain » une escroquerie. En la
rendant relative, le mérite profane « la vérité ». Le
principe du mérite incrusté dans l'esprit des gens, fixe leur
univers immuable dans l’aliénation à la vision du plus fort, dans la targedie, la
frustration, et la culpabilité.
« Le
mérite » est conceptuellement la tête de pont à interroger
pour comprendre la folie du monde. Un monde qui relève toujours
d'un contexte culturel qui impose la rétention contre le partage, qui
impose la réussite contre la vérité et qui mutile l'amour de
toute possibilité d'une construction sémantique. Partout où
l'homme exerce le pouvoir sur l'homme, Le « mérite »
cultive la mort, le mépris, la haine, la destruction, et pire que tout :
« la tolérance »
Vouloir
vivre les yeux ouverts, c'est interroger l'évidence du commun. Le
prix à gagner? C'est la liberté. La liberté ne relève pas du
mérite dans regard des autres, elle est un résultat pour soi-même.