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samedi 19 mars 2016

Le Mérite en Question...!


Le mérite n'est pas l'effet de l'effort que l'ont fait. L'effort que l'on fait produit un résultat. Le mérite est cependant le résultat issue de la considération de l'un sur l'autre. En conséquence de quoi, le mérite suppose, implique, engendre, encadre et limite un rapport singulier entre les êtres.
Le mérite n'est pas un caractère naturel, il n'est qu' un attribut infligé par l'autre.

Par exemple, le caractère naturel du boiteux est d'avoir une jambe plus faible que l'autre. S'il cours le 100m haie, il sera content de son effort pour lui-même, même s'il arrive dernier. De fait, il ne méritera pas de monter sur le podium, ne touchera pas la prime et n'aura pas de succès auprès des femmes. C'est couru d'avance. 
Ce résultat d'avoir fini la course, est approuvé par lui même et lui procure le contentement de son effort. Pour les autres, l'approbation passant par « le mérite », le résultat devient source de désapprobation et d'exclusion. On peut remplacer le boiteux par le dit imbécile ou le fou, le rapport est le même. C'est d’ailleurs le principe du mérite qui permet de déterminer qui est fou ou imbécile ou même boiteux. La preuve vient de ce que si l'imbécile gagne le 100m haie, oh miracle il n'en est plus un. 
Ce phénomène est somme toute banal dans tous les milieux élitiste (politique sport média etc...). L'inverse aussi est vrai quand au nom du mérite on gomme les qualités indéniables. Par exemple au nom de la morale issue du principe du mérite, DSK ne mérite plus sa compétence en économie politique. Au moyen age pour un acte de lèse "moralité du commun", on ne donnait pas dans la négation d'une propriété intellectuelle, mais on ôtait la vie. (on excommuniait aussi ce qui dans le cas DSK revient au même sur le plan politique)

Le principe du mérite est la fermeture des yeux sur l'essentiel. Il favorise la reproduction d'une sélection très retreinte d'individus et de classes d'individus. Pourtant, la variété des êtres indispensables à la survie des espèces l'est tout autant à la survie des sociétés. 
Il arrive parfois que des « chancres » du mérite, se basant sur la fourmi de notre génial Jean de La Fontaine en oublient la cigale. Ils l'évincent en croyant dur comme fer que le salut est dans l'ouvrage aveugle et sourd. Dans l'ouvrage autiste au monde à l'autre à la différence. Que le salut est dans la rétention, l’accumulation et non dans le partage. 
La fourmi à bon dos et la cigale en à plein la citrouille d'amuser la galerie. Rien n'est plus faux. Ce serait oublier la leçon de notre généralissime écrivain, et ce serait tromper et se tromper que de croire que la société des fourmis ne construit ses sujets que sur un seul modèle : l'aliénation au travail. 
Dans une fourmilière on observe tous les comportements. Des fourmis qui s'affairent, et d'autres qui ne font rien. Certaines se nourrissent seules, d'autres se font nourrir. Celle qui ne font rien et se font nourrir, ce sont des financiers ou des RSAistes de la fourmilière?
Dans la fourmilière, chaque individu est approuvé pour ce qu'il est. Il n'y a pas de mérite.

Dans la société des hommes, le mérite gouverne à  la morale et la morale commande la hiérarchisation des êtres entre eux pour fixer entre les hommes une inégalité quasi naturelle. En fixant les règles du rapport entre les hommes, le mérite opère une sélection qui lisse la variété, appauvri considérablement les sociétés, et va à l'encontre de la survie des espèces.

Le mérite est une invention de l'homme pour l'homme. Aux yeux de tous les hommes, le « mérite » justifie et moralise les inégalités entre eux.
Puisque le mérite impose sa loi, pourquoi le boiteux de tout à l'heure irait-il se mesurer en compétition avec les non boiteux? Dans les faits il ne le fait jamais. Il fait son effort pour lui même et s'en dégage librement son contentement. Il fera néanmoins de la compétition s'il est paraplégique. Dans ce cas, l'effort qu'il fait sur lui même rendu spectaculaire est conçue comme une leçon de morale envers ceux qui n'étant pas paraplégiques ne font "aux yeux de la culture ambiante" pas suffisamment d'efforts, et risquent l'excommunication par la vertu du manque de « mérite »..

Aujourd'hui, on attaque les gens qui vivent du RSA car ils ne méritent pas d'avoir une ressource. Les pauvres et les partons ont ceci de commun que si ont les "élimine" du panorama économique et politique, la société continuera de fonctionner (mieux). Si on stop les ouvriers tout s'arrête. Qui est méritant? L'ouvrier? Le riche d'avantage que le pauvre ? La fourmi ? Le boiteux? La cigale? 

Les uns et les autres sont ainsi fait qu'ils ont le nez au milieu de la figure. Il y a des grands des petits, des forts et des faibles, des cigales et des renards. Chacun doit consommer selon ses besoins et produire selon ses possibilités. Le respect de l'autre, l'approbation, la justice et la paix cultivés par l'anarchie, sont condamnés par l'ordre du mérite. 
 Ah oui l'anarchie, vous ne savez pas ce que c'est? Si vous voulez le savoir demandez le aux anarchistes pas à ceux qui juchés sur leurs avoirs, la redoute le plus. L'anarchie, c'est l'ordre pas le désordre. C'est l'ordre issue de la conscience de l'autre, de la communication, pas de l'aliénation à la pensée du voisin, C'est l'équité, l'approbation de toutes les différences dans la concorde. Le ciment de l'anarchie c'est la culture et la communication.
Qui commande l'ensemble complexe d'un organisme vivant ? Personne! Toutes ses parties sont aux commandes. L'organisme restera en vie tant que toutes ces parties communiqueront. Le trou du cul et le cerveau communiquent et s'approuvent. Il n'y a pas de président et tout est en ordre. 
L'anarchie c'est ça. C'est l'ordre moins le pouvoir.
Vous voyez bien que le mérite interdit l'ordre, le vrai. Le mérite impose une vision tronquée de la vie, de l'autre, du soi, et du monde, car le monde, le soi et l'autre sont composés par la somme de nos rapports. En ce sens, le mérite met de l'ordre comme le bandit met de l'ordre en imposant sa loi.

L'eau a t-elle du mérite d'être humide? Et celui qui est très intelligent, il mérite de bénéficier d'une vie moins usante et de vivre plus longtemps que les autres ? Et les autres, les pauvres, les incultes, les boiteux, tous ces gens du commun méritent t-ils une vie plus dure et de mourir plus vite? Au nom du mérite c'est exactement ce que cultive les hommes entre eux. Qu'on m'explique où je me trompe et je mange mon chapeau.

"Le mérite" est un concept totalement nuisible issue d'une morale perverse et destructrice. Mais c'est dans ce monde des hommes ainsi maltraités, qu'il convient de vivre les yeux ouverts.

« La vie nous forge à coups de poignard dans le dos dont personne n'est coupable » (sic x) mais dont l'origine toujours est dans les idées hideuses du mérite. De là, l'amour rendu indicible fait de « l'amour du prochain » une escroquerie. En la rendant relative, le mérite profane « la vérité ». Le principe du mérite incrusté dans l'esprit des gens, fixe leur univers immuable dans l’aliénation à la vision du plus fort, dans la targedie, la frustration, et la culpabilité.

« Le mérite » est conceptuellement la tête de pont à interroger pour comprendre la folie du monde. Un monde qui relève toujours d'un contexte culturel qui impose la rétention contre le partage, qui impose la réussite contre la vérité et qui mutile l'amour de toute possibilité d'une construction sémantique. Partout où l'homme exerce le pouvoir sur l'homme, Le « mérite » cultive la mort, le mépris, la haine, la destruction, et pire que tout : « la tolérance »

Vouloir vivre les yeux ouverts, c'est interroger l'évidence du commun. Le prix à gagner? C'est la liberté. La liberté ne relève pas du mérite dans regard des autres, elle est un résultat pour soi-même.


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