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jeudi 3 décembre 2015

Lettre ouverte à l'Economiste Esotérique


Lorsque vous nous parlez d'économie, vous nous racontez l'histoire de "l'émincé de porc rose à l'italienne" pour parler d'un plat de nouilles au jambon. 

En faisant croire au quidam que l'économie est plus difficile à comprendre que la mécanique quantique vous vous abrogez le pouvoir de maîtrise et de rétention avec l’absolution du plus grand nombre pour le plus grand profit de quelque uns. 

Parlez donc la langue des gens pour les respecter et vous respecter vous même. Sinon, comment voulez vous débattre de nos idées? Je précise, les nôtres et les vôtres aussi. Parce que voyez-vous, on en a, nous aussi des idées, ne vous en déplaise!  Et ce ne sont pas les mêmes...  Nos idées, elles viennent de la vie de tous les jours, cette vie que vous manipulez de loin, avec les pincettes de la rhétorique, il vous importe beaucoup de les ignorer.
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"La crise" n'est qu'un slogan pour vendre de la rigueur, c'est à dire le dépouillement de la classe moyenne. 
Pourquoi? Parce que in-finé, personne n'est capable de concevoir à grande échelle une garantie de sécurité basée sur le partage en lieu et place du rapport universel de rétention qui en l’occurrence ne distingue en rien l'humain de l'animal. Cette distinction se fonde dans un autre genre de rapport et non par le seul changement de l'objet du rapport.  L'homme autant que l'animal fonde sa sécurité dans la rétention. Celles des noisettes pour l'un, celle de l'avoir du pouvoir et du savoir pour l'autre.
L'humanité naîtra du déploiement dans les consciences du rapport de partage comme source incontournable du sentiment de sécurité à toutes les échelles de l'être.

Pour le moment, pour encore longtemps, partout et depuis toujours, l'homme est incapable de concevoir l'idée du partage comme fondement directeur de l'action économique au delà de lui même.

Oui, on entre en philosophie.... Mais cette proposition est indispensable pour comprendre le fondement qui anime le principe des échanges dont toute l'économie relève. 

Maintenant, revenons à nos gros sous.

L'économie a changé de nature à la fin de 2eme millénaire.  Elle est passée de marchande à flux.
Ca veut dire quoi? 
Ca veut dire qu’après saturation (par le progrès) du marché de la demande et de l'offre pour répondre aux besoins y compris les besoins crées pour la cause (transformer l'inutile en indispensable),  il n'est de possible profit qu'en vendant et achetant de l'argent et non plus des biens et des services. 

L'échange des biens et des services (la part marchande de l'économie) est, dans l'économie de flux, réduite au minimum afin de maintenir la capacité d'échanges des capitaux. L'économie marchande c'est l'échange des biens et des services, l'économie de flux c'est l'échange de l'argent comme le marché majoritairement producteur de profit.  La finance c'est la matérialisation de l'économie de flux. 

Dans l'économie marchande (ce que tout le monde a en tête), la croissance en effet crée des emplois payés au minimum. Mais l’objectif dicté par le principe de rétention, ce n'est pas l'emploi, c'est la croissance car  l'objet de la croissance, principe de rétention oblige, est toujours le profit. L'emploi n'est qu'un moyen de profit.

Dans l'économie de flux, la croissance à l'effet inverse sur l'emploi. Dans l'économie de flux, la croissance oblige à  éliminer un maximum d'emploi, c'est à dire à optimiser l'emploi, 
Pourquoi? 
Parce que pour faire du profit en échangeant des "Gros Sous" (la finance) et non des petits pois (marchand) il faut diminuer les coûts de production. Abaisser au maximum le coût de production, composé du salaire et des charges est la seule voie possible pour augmenter le profit.
Pour diminuer les coûts de production il convient de baisser la masse salariale en augmentant la productivité et abaisser par conséquent la quantité de bras nécessaires à la production d'un bien. 

Entre autres conséquences, puisque l'économie sociale est indexée sur la masse salariale, les budgets sociaux baissent pendant que le chômage augmente. Voilà c'est simple et mécanique. Ce cycle savamment orchestré, auto-alimenté et argumenté médiatiquement concrétise "la crise" dans l’expérience quotidienne des gens..

Quant à la monnaie, elle est une quantification de l'échange. Elle est fondamentalement une quantification du troc adaptée à l'échange multiple et à grande échelle.
La monnaie n'est qu'une unité de mesure.  Comme le mètre mesure une distance ou le gramme une quantité, le Franc mesure l'échange de biens et de services, ce qui n'est pas le cas de l'Euro, qui lui mesure aussi l'échange mais des capitaux.
Dans l'Euro, l'échange des biens et des services "est" un coût de production des capitaux. Ce coût doit-être réduit au minimum nécessaire à la sustentation des peuples.
Cette régulation par le bas, du bien et de la sécurité des peuples et des individus, constitue le moyen principal de l'Europe pour répondre à l’exigence de l’accroissement de la richesse des nantis. A cet fin,  le mécanisme de la crise, d'une très grande perversité, doit être soigneusement entretenu structurellement pour que son évidence ne disparaisse pas des esprits. 

De la capacité de maîtriser notre monnaie dépend la possibilité d'initier de l'échange économique et du développement local et national. Sans monnaie à s'échanger, le boulanger cessera de faire du pain même s'il sait en faire, quitte à laisser pourrir sa farine. Le sabotier ne fabriquera plus rien quand bien même serait-il en capacité de produire.
Mettons de la monnaie dans leur poche et voila,  l'échange qui refait surface comme un guignole qui surgit de sa boite,. C'est aussi simple que ça.
L'Euro rend ce processus impossible. Un pays qui a perdu la capacité de fabriquer sa monnaie n'existe plus que dans les livres d'histoire. 

La capacité de produire un bien disparaît si la monnaie qui "qualifie" et permet l'échange de cette production est absente. C'est pourquoi, pour "libérer nos énergies", il est indispensable de restituer à la nation sa capacité de produire sa  monnaie.
"Libérer les énergies", est une expression à la mode. Au même titre que "croissance" elles sont invoquées à contre emploie .  Les sens de "libération des énergies" et  "croissance" s'inversent dans la mondialité et l'économie de flux. Dans l'économie de flux et la mondialisation, elles imposent l'insécurité, initie l'abandon de la diversité culturelle, et l'appauvrissement économique et identitaire. 

Fondamentalement, "la libération des énergies" et "la croissance" participent de l'épanouissement et de la sécurité des individus des peuples et des nations. Mais pour cela il faut que les peuples les individus et les nations continuent d'exister en cultivant leur différence et leur singularité, Mais la direction prise par le principe de mondialisation, qui conditionne toutes les économies, est  in-finé un renoncement à l'existence de la diversité des peuples des cultures et des économies. 

Une frontière peut s'ouvrir ou se fermer et permet le dialogue. Éliminer les frontières c'est tout simplement éliminer le dialogue, c'est à dire éliminer la pensée...