Non, les gens ne sont pas des moutons.
C'est l'évolution de nos sociétés qui est la cause de ce
cliché.
On préfère faire évoluer les dividendes des actionnaires 10 000
fois plus vite que le revenu de ceux qui les produisent. Tout le
monde est d'accord partout pour cette philosophie, il suffit de lire
le résultat des urnes et l'approbation populaire du mode de scrutin
qui permet ce prodige.
On préfère la dictature du bien au nom de l'écologie politique
en obligeant les plus pauvres à changer de voiture et à trier leur
déchets sans rien demander à ceux qui produisent ces déchets.
Cesser d'utiliser les plastiques partout par exemple serait bon
pour la nature et bon pour l'emploi mais mauvais pour le profit
des actionnaires.
Nous avons même développé la morale du mérite pour rendre tout
cela religieusement légitime. Les hommes, tous partout et toujours
sans exceptions, on même rendu dieu complice de cette infamie.
Essayons de comprendre un peu ce qu'il y a derrière ce
déséquilibre avant d'être conçu comme une injustice.
Les Humains
A l'évidence nous ne sommes pas des moutons. Mais pourquoi alors
les gens persistent à laisser les autres penser à leur place ?
A laisser les autres décider de ce qui est bien pour eux ?
Mais parce que les gens sont des humains. Pas des animaux, qui
eux, décident pour eux mêmes quitte à en mourir par
l'aveuglement profondément fou des humains, car il n'y a que la
folie, c'est à dire une absence d'altruisme et de dignité face au
vivant qui explique le comportement des hommes.
Ce que nous les humains avons en partage avec les moutons, c'est
d'être des mammifères avec un lointain cousin commun. Ce qui nous
différencie c'est notre rapport au monde à nous même et à l'autre
par la prédation systématique.Ou dit très simplement, les animaux
sont d'une nature gentille, les humains sont d'une nature prédatrice (méchante) sans trêves ni lois.
Cet état de l'esprit des humains vaut pour les riches comme pour
les pauvres, pour les maîtres comme pour les esclaves et détermine
le grand « paradigme de rétention » dans lequel
se déploie depuis toujours toutes les sociétés humaines.
L'Altrtuisme
Les humains sont des êtres essentiellement grégaires (vie en
groupe) parce que particulièrement vulnérables. Ils ont donc
développé individuellement un grand altruisme où se déploie les
rapports de partages dont dépend la survie. A l'échelle
individuelle, les humains ont développé l'altruisme au point de
faire dépendre leur vie entière de la collaboration mutuelle et
donc de l'autre.
Mais au delà de l'échelle individuelle, à
l'échelle du groupe, là où il s'agit de conquérir pour survivre
au lieu de partager, c'est l'agressivité et la prédation qui
prévaut. C'est cette échelle des civilisations humaines qui est
gouvernée par le principe de rétention. Et quand individuellement
l'homme est pris dans les rouages du devoir collectif que la
politique de rétention commande, il s'oublie, désespère, collabore aveuglément
en niant sa nature. Il se met à penser ou à cesser de penser, et quelque fois à mourir.
La solidarité qui soude la communauté est particulièrement
grande quand l’hostilité de la nature est grande. A l'échelle du
groupe la solidarité exprime l'altruisme mutuelle pour les membres
du groupe pas pour ce qui est hors du groupe. De ce fait à l'échelle
du groupe, le groupe humain ne manifeste pas le moindre d'altruisme.
Dans le nord de l’Europe par exemple, les régimes sont plus solidaires qu'au
sud, c'est un fait.
La solidarité n'est pas une vertu mais une
stratégie implicite de survie du groupe.
Par contre, à l'échelle individuelle les humains ont besoin
d'alliance. A l'échelle individuelle la solidarité est coordonnée
à l'altruisme. C'est pourquoi le sens de la solidarité et de
l'altruisme dépend de l'échelle à laquelle on la considère.
Le sacré
En raison de la « grégarité » de l'esprit humain, de
son intrication profonde avec la culture de laquelle il relève, qui
le fonde, qu'il nourri et qui le nourri, l'humain confond son
rapport personnel altruiste qu'il doit réaliser pour survivre, avec
le rapport prédateur que son groupe doit politiquement réaliser
pour la survie du groupe.
De cette confusion tragique qui déchire
les esprits, les religions prennent naissance.
Ainsi, une religion c'est le sacré qui fait de la politique.
Alors le sacré est perdu car la politique consiste à favoriser la
survie par la destruction et la maîtrise des diversités alors que le sacré
favorise la survie par le respect et l'accroissement des diversités.
Ou plus simplement dit, quand le sacré devient une religion, le
sacré est perdu car la politique consiste à survivre par la
destruction des diversités commandées par les rapports de rétention
et le sacré consiste à survivre par l'amour des diversités dans
un rapport de partage.
Les humains sont fragiles parce qu'individuellement ils sont
conditionnés par leur nature, par leur histoire à demander et
attendre de l'autre « la pensée toutes cuite et sur mesure
dans le bec ».
L’humain à tendance à confier sa survie aux autres. C'est son
élan naturel. Mais « les autres » c'est quoi ?
C'est le groupe dont la nature historique et fondamentale est la
trahison de l'individu. Si pour survivre l'individu est condamné au
partage, en groupe les individus doivent développer pour survivre, une capacité de maîtrise et de contrôle sur la totalité de leur
environnement, y compris l'universelle politique de négation à
l'égard des femmes. Pourquoi, parce que la femme est « l'autre
de l'homme ».
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