Le crétinisme "en marche" (1)
Les gens
ne lisent pas. Ils veulent juste des images comme des enfants. Ça,
c'est l'expression du crétinisme "en marche".
Ne faire
marcher sa cervelle que dans l'émotion au mépris de la raison,
n'est-ce pas le propre des enfants ?
Le
renoncement à la raison et le retour à l'émotion dominante,
n'est-ce pas une régression (culturelle) vers le crétinisme qui
entraîne les gens? Vite, tout cuit et sur mesure dans le bec...
Voilà le service que nous rendent les réseaux sociaux.
La
régression individuelle vers l'infantilisme et le pulsionnel par
jouissance de la fainéantise intellectuelle, et qui défait
l'humanité en nous; voilà l'offre des réseaux sociaux.
Au lieu
de ça, au lieu d'exhiber nos vies anonymes ici, au lieu de mélanger
le privé et le publique, de confondre l'intime et le commun, donnons
nous à penser les uns les autres...
Ce n'est pas la profondeur de la pensée qui compte. Toute pensée, toujours, est superficielle car l'ignorance est notre seule certitude.
Ce n'est pas la profondeur de la pensée qui compte. Toute pensée, toujours, est superficielle car l'ignorance est notre seule certitude.
Ce qui
compte c'est l'élan, l'horizon, la tension vers la connaissance.
C'est ça qui forge l'humanité en nous. …
Les
humains ne devraient pas être sur internet. Le virtuel mange le
réel. Le virtuel ne mène à rien. N'apporte rien, n'enseigne rien.
Derrière
les écrans il existe des gens. De vrais gens. Le virtuel leur
apprend juste à se cacher à se dissimuler puis à s'absenter. .
Exhibition
Jeter sa
vie anonyme en pâture sur la place publique relève de l'exhibition
et du narcissisme. Le narcissisme consiste à chercher dans le
« montrage » de soi, l'approbation du regard de l'autre.
Faire dépendre son soi du regard de l'autre est une régression
source de grande fragilité et de stéréotype des comportements. Or,
la vie doit cultiver la diversité et la surprise, et non la sécurité
et la prévisibilité.
Ne pas
être gêné par l'exhibition de la vie personnelle des anonymes
c'est être mis dans la peau du voyeur. Quand il regarde sans être
vu, la vie des autres par le trou de la serrure. Il ne contemple que
sa propre absence.
Rien
Puisque
le virtuel existe, il ne peut qu'occuper un espace du réel. Un
espace croissant de confusion et d'anonymat, qui restreint l'espace
du réel et fini par le remplacer dans les esprits.
Ainsi,
les gens se manifestent de plus en plus à propos de rien. Et à
cause de ce glissement du réel dans le virtuel (au lieu de
l'inverse), quand se manifester dans le réel devient possible, il y
renoncent. Car s'ils n'y renonçaient pas, le réel, inconnu,
inconnaissable, imprévisible qui échappe à la maîtrise et demande
un effort, est source de complications perçuent comme
insurmontables.
Les
amis
Pour
trouver une personne en "or" c'est à dire un « ami »,
et non pas 10 000 000, il faut ne plus être anonyme et faire un
effort réel. Donner le nom « amis » à des contacts
anonymes procède d'une escroquerie intellectuelle et émotionnelle
qui conditionne la psyché humaine à rendre possible la captation
virtuelle.
Les gens
l'on oublié, mais le virtuel endors leur humanité complexe pour
leur ouvrir à la place, les portes du "rien". On appel ça
le "nihilisme". C'est le paradigme de notre époque...
Le
problème que j'identifie dans le rapport des gens au virtuel, n'est
pas dans la manifestation de ce rapport. La manifestation des êtres
démontre l'élan positif qui les porte, mais cet élan est capté
par le "rien". Un « rien » immense et
monstrueusement vide qui fait illusion du « plein ». Le
problème n'est pas l'élan qui pousse les gens à se manifester, le
problème c'est l'existence et la culture rendue naturelle du
« rien » ; « rien » dans lequel le
virtuel invite les gens à effacer leur rapports de façon
croissante, c'est à dire à s'effacer eux même.
Le
virtuel c'est du « rien » auquel on attribue la valeur de
l'or (l'amitié) parce que ce rien met les gens à l'abri de la vie.
Quand être hors la vie vaut de l'or alors le virtuel c'est la
glorification (ami) et la valorisation (plein) de la mort.
Voilà
ce qui, sur le plan symbolique, signifie les échanges entre anonymes
sur la place publique qu'est toujours l'espace virtuel. Oui je sais,
ça ne plaît pas de rapporter la culture du virtuel à la culture de
la mort. Mais c'est la vérité. C'est pourquoi ça ne plaît pas.
C'est se complaire dans le mensonge que de refuser la vérité. Mais la vérité ne surgi pas du commun mais de la pensée ouverte et méditative. Or n'est-ce pas précisément la pensée et le temps de l'élaborer, que nous subtilise le virtuel. Si nous voulons renouer avec la vie, soyons observateur de tout cela..
C'est se complaire dans le mensonge que de refuser la vérité. Mais la vérité ne surgi pas du commun mais de la pensée ouverte et méditative. Or n'est-ce pas précisément la pensée et le temps de l'élaborer, que nous subtilise le virtuel. Si nous voulons renouer avec la vie, soyons observateur de tout cela..
Confusion
Internet,
c'est le monde de la confusion du vrai et du faux de l'opinion et de
l'analyse, de la réflexion et de la croyance, de la raison et de la
superstition, etc... dans lequel le discernement se perd.
Les
générations nés avant les années 70 ont été éduquées par une
expérience du réel qui les a forgé, aiguisé au discernement. Elles
sont constituées d'une base leur permettant de mesurer le virtuel,
d’opérer un peu de distinction.
Mais les
plus jeunes, ceux qui sont nés avec une tablette au bout des doigts.
Ceux là pour qui 80% de l’expérience du réel c'est du virtuel
(télé, smartphone, tablette, ordinateur, jeux vidéo, etc... tout
confondu) ne peuvent pas exercer de discernement sauf à l’intérieur
de leur monde à 80% virtuel.
Alors la
confusion (vrai / faux, intime / commun, privé / publique...)
devient leur monde et forge un réel confus dans lequel la confusion
ne peut pas être identifiée. Ils baignent dans un réel omnipotent
et ubiquitaire, sans éthique et sans temps, c'est à dire l'univers
du nourrisson pour construire leur monde.
L'éthique
se réduit à l'émotion et le temps à l'immédiateté. En
supprimant le temps, internet supprime la pensée au profit de
l'émotion et de la pulsion. Pour s'inventer en soi, le réel qu'on
appel alors le monde, suppose le temps, internet le supprime. C'est
pourquoi seul le « rien » qui s'appel « amis »
est infiniment possible.
Alors que dans le
temps, c'est à dire dans le réel, tout est possible. C'est aussi
simple que ça.
De tout
cela, personne ne se sent concerné, c'est une observation comme une
autre à propos des rapports des gens dans le virtuel. L'objet de mon
propos ici n'est pas le parcours singulier d'un individu, alors ne
cherchez pas à vous y retrouver, l'objet de mon propos ici est le
principe du virtuel à l’intérieur de l’expérience du réel,
c'est à dire l’expérience de l'absence et de la confusion comme
devenant expérience du réel.
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(1) Voir article précédent sur le crétinisme ici : https://libreurope.blogspot.fr/2017/11/le-cretinisme-en-marche.html
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