La
Justice
Lorsque la victime
d'une escroquerie en appel à la justice pour trancher, les
acteurs de la justice, avocats et notaires considèrent la victime
comme une opportunité de gains. Puis, quand juges, procureurs et
consorts sont liés par des intérêts privés avec les avocats et
les notaires, la justice n'est qu'un arrangement entre notables dans
le même panier de crabe
En matière de justice, tout le monde s'engraisse sur la victime. Ceci constitue une haute trahison du contrat social par les gouvernants. Une trahison érigée en institution. Les gens payent des impôts pour un service public dont la justice est un service régalien.
Au delà de la justice, la trahison régalienne de l'état est une institution car lorsque les gens ont besoin d'un service public quel qu'il soit, ils doivent le payer en plus des impôts qui sont censés les financer. En période de disette où les gens sont écrasés d’impôts pour faire vivre l'état parce-que la productivité est faible, on peut comprendre qu'il faille contribuer au service publique en plus des impôts. Mais en période d'abondance, le paiement privé du service publique est une abomination légale que seul l'usage historique hérité des périodes de disette justifie. Jamais dans l'histoire de l'humanité, les humains n'ont détenu autant de richesses, et jamais l'altruisme, la solidarité, le partage n'ont été aussi bas.
La richesse produite par le travail collectif ne doit et ne peut être employé qu'à servir la population qui produit ces richesses et non détournée par des processus législatifs au profit des nantis, c'est à dire des dirigeants.
La justice doit être un devoir régalien(1) des états et non une opportunité de profit pour les acteurs de la loi. Face à la justice, un être humain est réductible au formalisme de la loi. Pour faire respecter son humanité il faut de l'argent. La justice ne reconnaît pas l'humanité de ceux qui n'en ont pas.
Devant la loi, pas d'argent ? Pas d'humanité ! (NDA : pas de bras pas de chocolat, c'est la même absurdité.)
On voit la dedans que nous vivons dans une culture de sauvages où l'humanité se mérite par la réussite financière. Nos cultures ne relèvent pas encore de l'Humanité au sens noble et achevé du terme. Pour les y hisser, chacun doit faire un petit effort. Simplement se parler.
Sans accès équitable à la justice, chacun peut concevoir l'idée de faire la justice à la place de la justice. Ce qui retient les gens c'est leur éducation et leur résignation. C'est pourquoi la justice doit être sécurisante gratuite et égalitaire pour tous les requérants.
Mais au même titre que la justice, la santé et l'éducation, sont des opportunités de profit à plus ou moins long terme, pour les acteurs de la finance c'est à dire de la politique.
La
victime
Les requérants à la justice sont extrêmement mal traités par l'institution. Ce traitement produit plus de dégâts sur le plan humain et sociétal que l'objet du conflit.
Les requérants à la justice sont extrêmement mal traités par l'institution. Ce traitement produit plus de dégâts sur le plan humain et sociétal que l'objet du conflit.
L'institution
judiciaire oblige ceux qui n'ont pas d'argent à vivre l'humiliation
permanente d'une double injustice. Celle dont ils sont victimes et
l'inaccessibilité de la justice..
Si
la victime est riche elle a accès à la justice. Quelque soit le
résultat du jugement, le requérant est toujours gagnant. Si le
riche est reconnu coupable il gagnera moins que sa prévision et ce
qu'il perd est tout à fait négligeable.
Pour
les riches la justice n'est qu'une affaire de perte et profits.
En
terme d’équité de la justice, bien souvent, contre le pauvre, le
riche est reconnu innocent. Au cas où le riche est reconnu
coupable, il doit s’acquitter d'une peine symbolique sans la
moindre conséquence. Ce mouvement est particulièrement accentué
par la loi travail du président Macron à propos du contrat de
travail et du licenciement où à l'évidence la justice n'est
plus au service du faible contre le fort mais du fort contre le
faible. Ce renversement de l'effort de justice équivaut tout
simplement à un déni de justice par l'institution de justice elle
même.
On
voit couramment des pauvres voleurs de pommes faire 3 mois de prison,
et des riches voleurs de bœufs être acquittés.
Si
elle est riche, la victime est toujours plus ou moins gagnante.
Si
elle est pauvre, la victime est systématiquement perdante, même si
la justice lui donne raison, parce-que en terme de perte définitive
de revenus et de pression psychologique, le combat pour rendre
justice coûte extrêmement cher au pauvre. Gagnée ou perdue, le
temps de la lutte et de l'occupation de l'esprit laisse des traces
définitives et traumatisantes dans l’être.
La
victime pauvre est toujours perdante sinon elle ne serait pas la
victime.
Par
la vertu du principe du mérite incrusté dans les esprit et des
riches et des pauvres, le pauvre est coupable d'être pauvre.
Les
pauvres qui ont gagné leur procès ne peuvent jamais se remettre de
la tragédie qui les a mené au tribunal, ni du déroulement de la
justice et de l’humiliation du procès où l'indignité des acteurs
fait loi..
Une
justice qui ne rapporte pas d'argent aux acteurs n'est accessible à
personne. La justice et tous les autres piliers régaliens(1) d'un
état sont en train de dériver vers un tri des populations par le
même processus culturel, économique et politique qui fut la cause
de l'avènement du nazisme en Allemagne au siècle dernier.
Il
suffit de laisser se construire une vision populaire du mérite, et
de cette vision, laisser dériver les lois et impératifs
d'exclusions par le principe séculaire selon lequel l'usage conduit
les lois.
Le
virtuel (3)
En laissant le virtuel se substituer à la vie réelle, la population se crétinise considérablement et tire vers le bas le concept populaire du partage. L'indispensable pa passation du principe de rétention source de tragédie, vers le principe de partage s'éloigne des perspectives politiques.
En laissant le virtuel se substituer à la vie réelle, la population se crétinise considérablement et tire vers le bas le concept populaire du partage. L'indispensable pa passation du principe de rétention source de tragédie, vers le principe de partage s'éloigne des perspectives politiques.
Pour
que le partage puisse grandir dans les esprits, il suppose
l'existence de l'autre, et l'existence de l'autre suppose qu'il ne
soit pas anonyme.
Devant
un écran, l'humain est seul. Mais s'il fait autre chose que de
fixer son écran, il n'est plus seul, et quand il n'est pas seul, que
fait-il ? Il parle et donc il pense.
Penser
est en passe de devenir une activité subversive. Pensez vous que
Coluche et autres Pierre Desproges auraient pu s'exprimer aujourd'hui
sans être victime d'un procès populaire?
Nous
sommes en face d'un phénomène de société (2) dont
le virtuel n'est qu'un avatar, un phénomène de société où,
en construisant les conditions du mutisme global, l'injonction
culturelle est : « ne pas penser ». Il suffit de
voir comment les mouvements sociaux sont réduit à néant alors même
que la population est parfaitement consciente de la dérive politique
vers l'autorité, et de la dérive sociale vers la précarité.
Les
gens sont mis dans une situation où ils côtoient infiniment plus de
personnes anonymes que de personne réelles en passant de moins en
moins de temps dans la vie réelle et de plus en plus de temps devant
leurs écran à contempler le néant virtuel (3).
A
l'échelle d'une culture ce phénomène forge les esprits de façon
profonde. Nul ne peut le nier. Mais dans quel sens les esprits
confrontés à un accroissement du virtuel évoluent-ils ? Ils
évoluent vers l'infantilisme et la démobilisation de la réflexion
au profit de l'émotivité et du pulsionnel, c'est à dire, et
j'insiste lourdement vers le crétinisme de masse.
C'est
donc avec un accroissement du pulsionnel en lieu et place d'un
accroissement de la raison, que la vison populaire par les urnes,
commande le parlement et l'édiction des lois qui s'en suivent. La
dedans le principe du mérite est un indicateur de crétinisme
populaire sur lequel les états s'appuient pour se légitimer.
Ainsi
le réseau social est le recyclage dans le virtuel du réel de la
vie des gens. On appel ça la société du nihilisme.
Et
voilà que dans l'économie moderne les humains sont des déchets.
Alors, il apparaît que le recyclage des ordures, fer de lance de
l'écologie politique, est un paradigme de notre époque qui relève
plus plus que jamais de la rétention.
========NOTES=========
(1) Régalien
= le fondement de la
responsabilité des états. L'essentiel de la raison de l'état.
l'éducation, l'armé, la justice sont les piliers régaliens de
n'importe quel état. C'est pour "construire" ces piliers
que le peuple se fédère en un état. La mise en œuvre de ses
piliers de façon égalitaire pour tous constitue la république. Le
contrat social (Rousseau) est l'accord qui lie l'état avec le peuple
pour constituer ces piliers régaliens au bénéfice égalitaire pour
tous les citoyens.
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(2) Un phénomène de société c'est comme la météo, personne n'y échappe. Il conditionne les comportements les pensées et les us et coutumes. Il n'existe pas de « complot ». Personne n'est responsable de la météo culturelle. Par la voie des urnes, tout le monde est responsable.
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(2) Un phénomène de société c'est comme la météo, personne n'y échappe. Il conditionne les comportements les pensées et les us et coutumes. Il n'existe pas de « complot ». Personne n'est responsable de la météo culturelle. Par la voie des urnes, tout le monde est responsable.
De
même, personne n'est responsable de l'orage ou du soleil. Le temps
conditionne les comportements et les pensées, et tout le monde s'y
adapte. On vote pour le parapluie, l'imperméable ou le maillot de
bains.
Au
prise avec la météo culturelle, les gens se débrouillent comme ils
peuvent pour continuer à vivre avec de moins en moins de
possibilités de se parler, de se comprendre de s’approuver, de
partager, de collaborer. Tout ce qui constitue l'humanité en l'être.
Alors que reste t-il de l'humanité en l'être ? Rien. C'est en
cela que l'homme est constitué par sa propre culture, comme un
déchet.
Mais au fait, de quoi l'homme est-il le nom ?
Mais au fait, de quoi l'homme est-il le nom ?
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(3) Virtuel = Aujourd'hui dans la vie des gens il y a plus, infiniment plus de relations virtuelles et anonymes que de relations réelles. Discuter avec des anonymes ce n'est pas communiquer.
Le sens des mots que l'on prononce n'est pas dans les mots mais dans la connaissance de celui ou de celle qui les prononce.
Lire un texte de Brassens ou de Victor Hugo sans savoir qui sont Brassens et Victor Hugo ne prend pas le même sens que de les lire en ayant une idée des auteurs. Même vague.
Si une personne aimable vous dit "on va se revoir" c'est la jubilation, mais si ces mots sont prononcés par une personne malveillante, c'est l'inquiétude.
Les mots n'ont pas le même sens en fonction de la connaissance de la personne qui les prononce. Plus précisément, la connaissance de l'autre c'est la connaissance du rapport que la personne effectue avec le mot qu'elle prononce.
Le sens du mot n'est coordonné qu'aux rapports qu'établissent entre eux, ceux qui les prononcent et ceux qui les reçoivent.
La nourriture de l'esprit est la richesse de la connaissance de l'autre. La connaissance de l'autre, de l'anonyme du virtuel, est si faible qu'elle n'est pas assez nourrissante.
Compenser cette faiblesse en multipliant à l'infini ses contacts revient à additionner les chevaux pour faire avancer plus vite la calèche. La calèche n'ira jamais plus vite qu'un seul cheval. Ce n'est pas l'accumulation des contacts qui entretien et nourri l'humanité c'est l'approfondissement de la connaissance.
Une expression réduite à elle même ne signifie rien car sans une bouche pour prononcer et une oreille pour entendre, le concept de mot s'effondre.
Lorsque les rapports entre les gens s'effectuent dans un contexte anonyme et donc relationnellement extrêmement pauvre, alors l'échange entraîne indubitablement l'appauvrissement des esprits.
Si on parle de l'eau sans pouvoir comprendre s'il s'agit d'un verre d'une piscine ou de la pluie, dans les 3 cas il s'agit toujours de l'eau, mais le sens de l'eau dont on parle est perdu. Oublier la nécessaire connaissance approfondie de l'autre pour donner du sens aux mots, c'est la manifestation du virtuel qui pénètre le réel et le remplace. Qui s'y substitue.
La conversation virtuelle entre personnes anonymes et extrêmement limité. A propos de l'eau ils n'éprouveront jamais le sentiment de ne pas comprendre de quoi ils se parlent, mais auront l'illusion de se comprendre vraiment.
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