Il y a de quoi être inquiet de
la manière dont le terrorisme est traité en France. Sur le terrain,
le travail de renseignement et de prévention est fait
incontestablement. Mais sur le plan politique la situation est
instrumentalisée par tous les acteurs des pouvoirs politiques et
religieux
Traiter le problème interne d'une communauté religieuse n'est pas
la vocation de l'état ;
pas plus que n'est la prérogative d'une religion à traiter des
affaires de l'état comme par exemple prendre part à l'éducation à
l'école de la république même quand l'occasion fait le larron. On
ne verra pas d'avantage un laïque en pays musulman enseigner l'islam
à la mosquée. Pour les musulmans l'enseignement de l'islam en tous
lieux reste la prérogative exclusive des musulmans.
Faire un pacte avec l'islam? Faire un islam spécifique à la France? C'est là une politique qui laisse supposer que l'islam aurait une part de responsabilité, même indirecte dans l'islamisme radical. Cette politique confuse de toutes parts porte implicitement le ferment de l'amalgame redouté par tout le monde sauf par les terroristes.
L'état ne doit pas se mêler des affaires de quelques cultes que ce
soient. Pour s'affranchir du risque d'amalgame, l'islam doit faire
son exégèse (interpréter, sa doctrine...) tout seul.
Se distinguer des sectes sanguinaires qui empruntent l'islam comme alibi, c'est une affaire entre "l'islam et l'islam" en toute indépendance, pas une affaire de politique intérieure.
L'amalgame islam-terreur doit être défait par les autorités du
culte musulman et non par un "pacte"
islamo-politiquo-économique.
Vouloir fonder l'islam de France ou de Zanzibar c'est le
pouvoir politique français qui surf sur la vague terroriste à fin
électoraliste par exemple, sans aucune considération pour l'effet
amplificateur du prosélytisme islamique.
LA REALITE CALCULEE
Le réel se construit non pas en
prise directe avec le monde, mais à travers les médias qui nous le
construisent de toutes pièces.
Dans notre société, ce qu'on appel le réel de l'ici et de
l'ailleurs est une tâche dévolue aux médias que sont l'internet et
la télévision championnes du son et de l'image, constructeurs du
réel et du sens qu'il convient de lui prêter, grands décideurs de
l'opinion.
Dans notre civilisation, ce réel prédigéré, fabriqué, calibré,
pénètre nos esprits bien d'avantage par écran interposé que par
nos sens en prise direct sur ce même réel. Pourquoi ?
Parce-que le réel de l'ailleurs qui est majoritaire dans les médias,
est inaccessible aux sens, et celui de l'ici, à l'instar d'une
nasse, est canalisé dans les chenaux bien calibrés des nécessites
domestiques.
Le réel d'aujourd'hui est une composition pensée à dessein. Il est
un montage d' images de sons et de discours. Il est une illusion sur
laquelle est collée l’étiquette "réalité" à laquelle
tout le monde adhère.
Par exemple les 4 millions de musulmans tués depuis qu'en 1991 Mr
Walker Bush, le junior, a déclaré la guerre à l'Irak. N'ayant
jamais été médiatisé, ils n'ont jamais existé. Par contre, les
armes de destructions massives qui n'avaient jamais existé, ayant
été, abondamment commentés, discutés et débattus sur les
plateaux de télévisions avec d'éminents spécialistes sont
devenues aussi réelles que s'ils avaient été montré, pour
justifier politiquement la guerre en Irak..
En démocratie,
aucune politique ne peut se soustraire à la maîtrise de l'opinion
publique, c'est à dire à la maîtrise des médias. L'acte politique
majeur est par conséquent la construction d'un réel adéquat qui
justifie la cause. C'est pourquoi l'arme absolue de destruction
massive des terroristes c'est aussi les médias, surtout quand ils se
mettent à disposition. Les terroristes s'en servent pour faire
exister la terreur, les politiques s'en servent pour faire exister
leur puissance et les médias peuvent en échange faire de l'argent
au nom des meilleurs motifs éthiques qui puissent se concevoir, au
nom aussi de la sacro-sainte déontologie qui a bon dos pour "montrer
les montages" de tout et de n'importe quoi pourvu que ce soit
spectaculaire, que ça ne donne pas à penser et que ça stimule
l'instinct va-en guerre du populo.
Dans cet affaire, les politiques, les terroristes et les médias
jouent en parfaite harmonie.
Avant l'Irak de 1991, en 1989 le
charnier de Timisoara en Roumanie largement médiatisés a décidé
du sort de la Roumanie puis des Balkans. Des débats sur cette
question, des photos, des avis de spécialistes dans les médias ont
rendu incontestablement réel un événement qui n'a jamais existé.
L'information a été montée par les médias à partir d'une
vingtaine de corps qui n'avaient rien à voir avec les victimes de la
révolution. Bien sur les morts ont existé mais ils étaient
antécédents à la révolution en cours et n'avaient de ce fait
aucun rapport avec elle. L'idée du charnier lui-même fut une
trouvaille médiatique à partir de l'accumulation de corps enterrés
par des gens trop pauvres pour se payer des cercueils.
Tout comme il faut de l'encre pour construire un roman, l'art du
montage, consiste à conditionner l'opinion en construisant un sens à
l'information. L'information constituée par l'image assortie de son
commentaire subjugue. Elle est toujours douteuse, orientée, tronquée
déformée. L'information écrite échappe un peu à cette condition
de réel artificiel parce que lire donne d'avantage le temps de
penser.
L'information
ce n'est pas l'art de convaincre et encore moins celui de penser pour
les autres, c'est avant tout la restitution d'un contexte et la
volonté de donner des clefs à l'auditeur pour qu'il s'interroge
lui-même. L'information véritable suppose et exige de la part des
médias une fonction éducative en lieu et place du conditionnement
de la sidération et du décervelage quasi systématique.
Dans notre civilisation, ce qui n'est pas montré n’existe pas et
ce qui existe, n'étant pas montré fini par expirer. Appliquons ce
principe aux terroristes car ces terroristes sont en vérité si
faibles qu'ils n'ont de choix pour attaquer que de créer des
vocations en impressionnant la galerie. Ce point a t-il échappé à
nos politiques grands censeurs de médias ?
L'AMALGAME
L'amalgame, objet de la crainte de tous les citoyens de France toutes confessions confondues, vient de l'incapacité profonde des cadres de l'islam à produire une distinction franche de leur doctrine avec les dérives radicales et sectaires qu'ils dénoncent ici et là.
Des autorités de l'islam à qui on prête l'antenne tournent très habilement cette distinction en litote (affirmer sous forme négative) en faisant allusions à d'autres conflits du moyen orient. : "Il faut faire taire notre colère mais n'oublions pas le traitement des palestiniens,..." etc etc.... Là encore la question du terrorisme est un levier utile pour traiter par l’amalgame, d'un autre conflit qui n'a rien à voir avec le sujet du terrorisme.
Des autorités de l'islam à qui on prête l'antenne tournent très habilement cette distinction en litote (affirmer sous forme négative) en faisant allusions à d'autres conflits du moyen orient. : "Il faut faire taire notre colère mais n'oublions pas le traitement des palestiniens,..." etc etc.... Là encore la question du terrorisme est un levier utile pour traiter par l’amalgame, d'un autre conflit qui n'a rien à voir avec le sujet du terrorisme.
Il est donc naturel que la population fasse écho à cette
"indistincte-distinction" qui s'appel l'amalgame, sans
savoir qui amalgame quoi à quoi. Alors la population pose des
questions, s'égare, se scinde, discute et récuse, y va de ses
convictions de ses croyances et de ses clichés en guise de raison et
donne à fond perdu dans le débat d'opinion; ne sommes nous pas en
démocratie ? Il est aussi naturel en démocratie de donner à
la plèbe le spectacle des intellectuels qui tranchent et
tergiversent, comprennent, admettent, rejettent ou préviennent...Il
est naturel à la démocratie d'initier et de favoriser le débat,
mais finalement à propos de quoi au juste ?
C'est
aux autorités musulmanes de poser des actes de distinction
clairement ciblés en
donnant dans l'espace publique un signal fort. On peut imaginer une
fermeture symbolique des mosquées ne serait-ce qu'une seule journée.
Cet acte volontaire en signe de deuil serait aussi et surtout
celui du schisme majeur de l'islam avec les terroristes. Un schisme
unissant dans un même mouvement de solidarité compassionnelle les
Chiites et les Sunnites donnant par la même occasion une once de
plus valus à la oumma (fédération fraternelle des musulmans de
toutes obédiences).
Je ne doute pas un seul instant du profond et
authentique mouvement de solidarité individuel et spontané des
musulmans avec les victimes du terrorisme, qui lui, ne fait pas le
trie des confessions religieuses pour frapper. Mais les plus grands
sentiments, aussi solidaires soient-ils relèvent des personnes pas
des doctrines et encore moins des institutions. C'est bien la
doctrine de l'islam qui doit être revisitée par les autorités de
l'islam eux mêmes et par personne d'autre, de telle sorte que dans
l'esprit des gens l'idée de l'amalgame ne soit plus permis et que
l'idée de vouloir rapporter le terrorisme à l'islam de soit plus
crédible.
Si
un chrétien assassine son prochain au nom de Jésus, il n'aurait aucune chance de jeter opprobre sur les églises du christianisme,
toutes obédiences confondues.
DOCTRINE ET PROSELYTISME
Laisser planer le doute sur l'amalgame est une stratégie du
prosélytisme islamique. Le débat généralisé sur l'amalgame tire
l'islam au devant de la scène sur tous les fronts bien d'avantage
que n'importe quelle autre religion. Ainsi grâce à l'amalgame,
l'islam occupe le terrain politique, économique, moral et
idéologique. L'amalgame à aussi la vertu de produire des schismes
sociétaux propices à son déploiement en s'engageant dans un débat
publique où le temps de parole de l'islam est infiniment plus
important que celui dévolu aux autres confessions.
Sur le devant de la scène médiatique, l'islam se situe loin, très
loin devant le bouddhisme, les animistes, le judaïsme ou le
christianisme. Or, n'est ce pas la maîtrise médiatique qui fonde le poids politique ?
Au titre de religion, les autres confessions n'auraient rien à
dire ? Pourquoi l'islam fait-elle l'objet d'un traitement si
singulier ?
Dans la laïcité, en quoi une religion serait-elle hiérarchiquement
plus élevée qu'une autre ? Parler de l'islam comme étant "la
première" religion de France, c'est approuver politiquement sa
vocation prosélyte. Cet acte politique est parfaitement contraire
aux principes fondamentaux de la laïcité. Dans la laïcité il ne
peut exister aucune façon même détournée, de hiérarchiser les
religions car une hiérarchisation sans effet est inutile, et un
effet quelconque de la hiérarchisation produit une inégalité de
droit.
Entre l'islam et l'islam, ce n'est pas l'islam de
quelques philosophie dont elle relève, qui pose question, c'est sa
propension fondamentale au prosélytisme. Le prosélytisme de l'islam
ne réside pas dans son fondement idéologique et philosophique mais
dans sa composante politique car étant une théocratie, les lois
religieuses sont les lois civiles. Elles ne s'en distinguent pas ou à
la marge seulement. Sur cette question, le contenue philosophique et
idéologique de la doctrine religieuse est sans impacte sur sa place
et son rôle institutionnel au sein de l'espace publique laïc.
Si
au nom de ses principes philosophique, une religion quelle qu'elle
soit œuvre à obtenir une considération singulière, alors elle se
fonde dans une concurrence formelle avec l'espace laïc. Ce faisant,
elle dénonce la transcendance de la laïcité et la réduit à une
forme de religion en créant une dialectique "religion -
laïcité".
Toutes les expressions de l'islam depuis la terreur jusqu'à la piété
en passant par les œuvres sociales ont vocations de pénétrer le
plus possible la société civile, puis politique et économique des
pays où l'islam prospère. "Le droit des musulmans de
France..." évoqué par les autorités du culte entre Charlie et
Bataclan, laisse supposer que les français de confession musulmane
seraient spoliés de leur droit ou devraient bénéficier de droits
particuliers ? De telles postures rhétoriques dans des prises
de paroles de responsables, sont propices à semer le doute dans les
esprits.
Après l'assassina des acteurs de la revue Charlie Hebdo, 1 Imam et 1
Rabbin ont collégialement proposés leur présence dans l'école de
la république pour enseigner la laïcité aux élèves sur qui
l'enseignement des professeurs laïques n'avaient aucune prise. En
matière d'éducation, on est alors en droit de se demander quel
enseignement émanant d'un professeur laïque peut trouver grâce aux
yeux des élèves. Cette question est d'une grande importance car si
des religieux supposent avec raison enseigner aux élèves retors à
l'enseignement de leurs professeurs, c'est parce que contrairement à
leur professeur laïques, ils apportent par leur statut le sacré
dont les élèves de partout souffrent de l'absence.
En parallèle à ce geste de bonne volonté, cette carence de l'école
de la république ouvre une voie au prosélytisme religieux toujours
opportuniste.
Si l'enseignement de la laïcité par un religieux au sein de l'école
de la république, peut, sous le coup de l'émotion, se discuter,
qu'en est-il de la pénétration d'un catholique ou pire, d'un laïc,
pour enseigner l'islam dans la mosquée ?
Ici ou ailleurs, les opportunités de solidarité sont aussi des
opportunités politiques où les meilleurs sentiments du monde
plongés dans le prosélytisme religieux se muent invariablement en
un cheval de Troie conquérant et trompeur.
Le prosélytisme est un mouvement qui exclue ceux qui n'en relèvent
pas.
Lorsqu'un musulman évoque "mes frères !", il
s'adresse aux autres musulmans. Lorsque un chrétien évoque "mes
frères !", il désigne tous les êtres de la création
dans leur différences et leur singularités. Différences et
singularités auxquelles l'islam peine à s'ouvrir et redoute de
cultiver. Seules les contingences socio-politiques donnent le change
en orientant la stratégie du versant politique de l'islam qui alors
offre dans les médias des indicateurs d'ouvertures.
La doctrine judéo-chrétienne "Qui n'est pas contre moi est
avec moi !", s'inverse dans la composante politique du
prosélytisme islamique ; composante qui, par essence, par
vocation (décliné du principe du Jihad), pousse l'islam à
s'étendre à conquérir et à convertir par tous les moyens au fil
du temps et des opportunités.
LA
LAICITE
La laïcité
n'est pas exactement traduisible dans d'autres langues. Et parce
qu'elle est contraire à la doctrine de l'islam, elle n'est pas
applicable dans les pays musulmans. En France, pays initiateur de la
laïcité, la religion se distingue formellement des affaires
publiques par la loi (1905). Dans l'islam la religion est
commanderesse des affaires publiques par sa loi.
Il est
naturel pour un parti politique d'exploiter toutes les opportunités
pour étendre son influence. Mais voilà, l'islam est perçue par les
laïques comme une religion, et par les musulmans comme un cadre de
lois universelles, c'est à dire un cadre politique. Le malentendu
est de taille. Ce malentendu initie le dialogue institutionnel entre
islam et laïcité. Mais c'est un dialogue de sourd. La laïcité est
pour une religion ce que la météo est pour un navire sur l'étendue
marine. A voile ou à vapeur, le temps, calme ou houleux est le même
pour tous. Personne ne peut le changer.
Il n'y a pas pour l'heure la moindre adéquation entre l'islam en ses principes politiques et la laïcité puisque ses principes politiques poussent cette religion à trouver son épanouissement dans la recherche d'une concurrence législative.
Il n'y a pas pour l'heure la moindre adéquation entre l'islam en ses principes politiques et la laïcité puisque ses principes politiques poussent cette religion à trouver son épanouissement dans la recherche d'une concurrence législative.
Distinguer la spiritualité des affaires publiques, est utile à la
religion comme à l'état. Dans la laïcité, l'espace spirituel des
religions, peut ouvrir ses ailes en toute quiétude est s'épanouir
sans être tributaire des nécessites matérielles et législatives.
Quant au pouvoir politique, libéré de la pression religieuse par la
laïcité, il peut aussi s'épanouir librement et concevoir
démocratiquement les lois de la république dans un seul espace
publique pour tous. La laïcité est l'espace intégrateur à égalité
de toutes les différences. Vouloir en débattre c'est vouloir
l'amender.
C'est précisément l'indissociable collusion du politique et du
spirituel qui constitue la colonne vertébrale de l'islam. Cette
collusion théocratique de l'islam est l'inverse de la séparation
constitutive de la laïcité dans laquelle toutes les confessions
spirituelles peuvent librement s'exprimer.
Si individuellement tous les citoyens s’accommodent de la
contradiction entre la composante politique de l'islam et la laïcité,
c'est au niveau des autorités de l'islam à propos de la doctrine
que le débat interne doit être engagé vers une sorte d’exégèse
de l'islam autant que faire se peut. Mais en aucunes circonstances,
l'état ne devrait interférer, que ce soit en terme de culte,
d'institution à initier ou de financement, sans risquer de cultiver
amalgame et confusions, sources de désordres et de violences. De
même, à l'instar des autres religions, l'islam devrait vouloir se
confiner lui-même dans sa sphère privé dans le respect le plus
absolu de l'espace publique, sans débordements, sans amalgames, avec
humilité et respect.
SOURCES DE LA TERREUR : "LA RETENTION"
Soyons clair et direct. La production de l'indignité et du désespoir
est la source indiscutable et universelle qui force l'être à
établir ses rapports
existentiels non à la vie mais à la mort.
Cette propension à construire le désespoir est
particulièrement aiguë dans la modernité des sociétés
occidentales en déclin. Car ce sont elles qui possèdent l'indice de
rétention le plus élevé. Dans le même temps, sous l'empire de
"toujours plus de rétention", ce sont elles qui ont la
plus grande capacité à produire un réel construit et dédié à la
constitution d'une opinion publique favorable à ses desseins
politiques.
L'inflation
de la rétention, produit l'inflation de l'indignité et du
désespoir. L'inflation de l'indignité et du d’espoir n'est un
indicateur de déclin que pour ceux et celles qui le vivent. Les
autres, ceux qui le produisent voient leurs effectifs se réduire
comme peau de chagrin au fur et à mesure que leur fortune croit,
mais ils n'en ont cure quand ils ne l'ignorent pas.
Cette réalité grandissante qu'est l'indignité et le désespoir est
boudée par les médias, où alors ils l'évoquent très
sporadiquement, juste assez pour construire à la politique de
rétention, un alibi moral politico-médiatique, avec des pincettes,
avec la pudeur d'un tortionnaire qui plaide son irresponsabilité
direct puisqu'il obéi comme tout le monde au commandement tacite et
invisible de la rétention que tout le monde cultive.
L'indignité est traitée comme un spectacle ou un fait divers. On ne
lui prête qu'une importance secondaire. L'indignité est mise en
scène par le montage médiatique pour qu'elle s'adresse à l'émotion
et non à la raison. Il faut que le spectateur soit indigné par le
manque d'éducation, par l'immaturité, par la folie et le sommaire
de ceux qui expriment l'indignité lorsqu'ils l'agissent dans la mort
et la destruction.
L'indignité et la mise en indignité produisent deux catégories de
violence. L'indignité pousse "les privés de parole" à
mettre en acte à la place de mettre en mots. Les faiseurs
d'indignité expriment la violence dans l'art de la trahison du
mensonge et de la dissimulation ; derrière la rhétorique pour
le discours, et derrière le montage pour les images.
Dans la vacuité de dignité, les "sans paroles" ne sont
pas démunis de dents. C'est d'ailleurs tout ce qui leur reste pour
tenter d'exister. N'étant plus rien, ils ont déjà tout perdu, ils
n'ont plus rien à perdre à vouloir exister. Les "sans paroles"
ne sont ni des incultes ni des malades, il est fou de ne pas le voir.
Ils tuent car ils n'ont rien à perdre et quelque chose à gagner.
Quoi ? Leur dignité à leur propre yeux ! Juste ça. Une
dignité vengeresse et sans espoir en ce monde. N'oublions jamais que
la perte de dignité n'est pas d'avantage l'apanage des pauvres que
l'humanité la sensibilité et la raison seraient le privilège des
riches. La dignité est une affaire de conscience pas de
porte-feuille. Les pauvres n'ont pas moins de conscience que les
riches et parmi les gens riches ou pauvres, les musulmans n'en ont
pas d'avantage que les autres.
Si comprendre un peu les sans paroles, c'est approuver beaucoup,
comme nous l'assène notre premier ministre Mr Valls, ignorer c'est
encourager. Ignorer et obéir au lieu de penser, c'est oblitérer la
source de la terreur pour encourager la propension du pouvoir, de
tous les pouvoirs à dériver vers un état plus autoritaire. La
source de la terreur n'est pas dans une appréciation manichéenne
entre des gentils et des méchants dont la définition revient aux
pouvoirs en concurrence, mais dans la compréhension de l'intrication
de toutes les civilisations qui se disputent pour la première fois
dans l'histoire des hommes le même abreuvoir.
Gouvernés tous autant qu'ils sont par l'instinct de rétention, ils
sont incapables de partage. Quand il n'y a qu'un seul os à ronger,
on peut comprendre la querelle. C'était l'étape de la "disette"
(pour faire court) des temps anciens. Mais maintenant, que les
humains ont atteint l'étape de l'abondance il est impératif que les
faiseurs d'indignité de tous bords réfutent par la force de la
raison leur instinct de rétention, et ce à n'importe quel prix. En
dépit de quoi il n'y aura plus personne pour les distribuer et les
recevoir.
L'indignité est une production croissante des choix politiques et
économiques sous l'empire toujours et partout du principe de
rétention. La politique applique ce principe avec une progressivité
qui grandi avec la possession du pouvoir de l'avoir et du savoir.
Pour faire écran à l'indignité qu'une société aveugle autiste et
lâche produit, une société qui renonce profondément à exposer sa
responsabilité majeure dans "la mise en indignité" des
individus, "on" rend indigne l'expression de l'indignité
de la souffrance et de la perdition. Pour ce faire, les chantres du
pouvoir confinent la plèbe dans l'émotion et le spectaculaire,
favorisant le factuel en interdisant la pensée, là où ils seraient
mieux inspirés de l'autoriser et de la favoriser. Il n'existe pas
d'autres missions à l'éducation.
L'inflation de la lâcheté et de la trahison s'exposent dans
l'agissement politique où l'on mesure l'éloignement croissant des
pratiques politiques post-élèctorales vis-à-vis du discours
pré-électoral. Par exemple, Hollande, le président de la France
mais pas des français qui à institué la trahison du discours avec
la plus grande détermination, a engagé une rupture majeure dans
l'exercice du pouvoir qui sera la source (ou le coup d’envois) du
passage de l'état de droit à l'état autoritaire sous l'empire de
l'instinct universel de rétention.
Le rétrécissement de l'état de droit est parfaitement mis en
évidence dans le traitement des événements terroristes. Le
terrorisme justifie l'état d'urgence ? Admettons le, même s'il
est établi que cet état politique ne change strictement rien au
traitement du terrorisme. Par contre le terrorisme est une
opportunité majeure pour augmenter l'autorité au-delà du champs de
protection anti-terrorisme et de fait, diminue l'état de droit.
L'interdiction du défilé des grévistes à propos d'une loi (la loi
travail) qui n'initie rien de moins que l'abolition du droit par
l'usage infondé du 49-3 puisque l la majorité parlementaire et
l’exécutif sont du même parti politique, suffit à comprendre
l'inflation des processus de mise en indignité et l'engouement du
pouvoir de quelque tendance qu'il soit pour prendre le chemin d'une
autorité radicale.
Et puis il y a ce que les politiciens relayés par les médias
appellent l'état de guerre. Une guerre qui n'a fait que 300 morts
dans l'année ? Une guerre qui ne fait pas le moindre dégât à
l'infrastructure de production et de distribution ? Une guerre
qui en aucun cas n'invalide, ne serait-ce que d'un iota les
institutions de la république ? Ce n'est pas une guerre, c'est
un scandale de nommer "ça" une guerre.
Par contre, cet événement de terreur dont on sait qu'il se
reproduira, et je ne me permettrai pas de proclamer "dont nos
politiques espèrent qu'il se reproduira", c'est du pain béni
pour favoriser le passage de l'état de droit à un état plus
policé, avec milices armées, moult interdictions à commencer par
celle de manifester hors un encadrement drastique, alors que le
progrès de l'humanité serait mieux inspiré par une politique de
l’autorisation. Cette politique est la plus part du temps actée
par les femmes quand elles sont au pouvoir et quant elles se
souviennent courageusement de qui elles sont. (…)
Au prétexte de guerre et de sécurité, on interdit les
manifestations culturelles, on met un terme à des rendez-vous
immémoriaux comme la foire de Lille qui se trouve interdite pour la
première fois depuis le moyen-age. Elle a pourtant perduré durant
des centaines d'années sans jamais faillir à la tradition, y
compris en période de guerre (les vrais) et de conflits plus
sanglants les uns que les autres.
Je ne serais pas comptable ici de l'inflation d'autorité de nos
gouvernants qui promptes à faire flèche de tous bois, poussés par
l'instinct de rétention, surfent sur la vague de l’événement
terroriste pour renforcer les barrières qui sécurisent leurs
pouvoir, leur avoir et leur savoir, au service de l'art séculaire et
consommé de renforcer les privilèges.
Pour le monopole de la violence : LA GUERRE INVISIBLE
Loin de nos yeux aveuglés par les écrans, de nos oreilles assourdis
de platitudes stéréotypées, de notre jugement endormi, de nos
consciences sidérées, la guerre contre la mise en indignité bas
son plein.
Les 300 morts dans l'année issues des actes terroristes font l'objet
d'une médiatisation assourdissante. Grâce à quoi la guerre existe.
Il est de la vocation du pouvoir gouverné par le principe de
rétention, de la faire exister. Il est de son devoir de dénoncer le
danger. Le danger est là puisque il s'agit d'une violence dont le
pouvoir n'a pas la maîtrise.
Mais dans la même année, il y a aussi 10 000 suicides, en
progression, dans l'ignorance médiatique la plus absolue. Ainsi les
suicides n'existent pas. Cette guerre là n'existe pas. Le danger
n'existe pas puisque la violence qui l'engendre relève de la
maîtrise dévolue à l'exclusivité du pouvoir légitime.
Dans l'indignité et "l'effacement civique", les actes
remplacent les mots rendus inexistant ou inaudibles. C'est alors que
les actes parlent le sujet au prise avec l'absence c'est à dire avec
la mort. L'indignité est bien moins source de mort que ne l'est la
mise en indignité dans le silence et le dénie.
Parce qu'indigne de parole et donc de pensée et par conséquent
indignes d'humanité, le sentiment d'inexistence fixe le sujet dans
la place et le rôle où le regard sociale le porte. Dans le
sentiment d'inexistence, l'absenté draine l'absence et la vacuité
comme son espace essentiel de rapports.
Les suicidés et les assassins ont en commun de parler la mort depuis
leur mise en indignité non avec des mots mais avec des actes. Les
uns pour s'en venger, les autres pour s'en absoudre.
L'acteur terroriste et le suicidé ont en commun d'inscrire la mort
dans leur acte volontaire pour causes de désespoir et d'indignité
infligée. Mais ce qui distingue le suicidé du terroriste c'est
l'absence de vengeance chez le suicidé.
Le problème que pose le terrorisme au pouvoir est très simple à
comprendre. D'abord, tout exercice du pouvoir suppose et exige la
maîtrise de la violence. La violence terroriste échappe à la
maîtrise du pourvoir, la violence institutionnelle en relève. Dès
lors où le pouvoir se constitue par le monopole de la violence
soustraire au pouvoir tout ou partie de l'exercice de la violence
engage le conflit avec le pouvoir en place. Ainsi l'objet de pouvoir
est la violence. Il n'existe pas de pouvoir fonder à combattre la
violence, seulement à s'en accaparer le privilège.
Le fait de guerre n'est déterminé ni par une quantité ni par un
niveau de violence. Il est déterminé par un choix politique.
Ensuite la violence de la guerre n'est pas proportionnelle à une
quantité de mort. Pourquoi ? Parce que le motif de la guerre ne
consiste pas à combattre la violence terroriste en l’occurrence,
mais à lutter contre ceux qui veulent s'accaparer le privilège de
la violence.
Dans l'établissement incontestable du fait de guerre, ici plus
qu'ailleurs le rôle des médias est primordial.
Bien avant le spectacle horrifiant de l'arme blanche, l'arme de la
violence ici comme ailleurs est tout entier dans l'art de médiatiser
pour créer dans les esprits la réalité apte à la servir. Par
exemple les 4 millions de musulmans victimes des suites de
l'intervention en Irak en 1991, a
été justifiée en créant par voies de presse les conditions
morales et politiques adéquates à l'aide de la théorie des armes
de destruction massives. Réalité imaginaire, propre à justifier
une guerre qui produisit 4 millions de morts qui n'ont jamais été
mentionnés par la presse qu'à la marge.
Mais enfin, quatre millions, ce n'est pas un détail de l'histoire.
Cette violence du pouvoir légitime devient alors une violence
légitime sur laquelle par pudeur, par éthique, par déontologie
(aussi?) mais surtout par obéissance, la presse ferme les yeux.
Le dénie de violence n'est-il pas la pire violence qui soit ?Le
dénie des morts à une telle échelle, n'est il pas la plus
incontournable source de colère qui soit ? Le dénie ne
conduit-il pas à l'absence de mots ? Et l'absence de mots
n'implique t-elle pas la mise en acte de la colère à cette échelle
aussi ?
Puisque dans nos sociétés à la modernité avancée, l'information
construit la réalité dans les esprits, nous pouvons établir une
équivalence entre médias et violence dans l'art de construire la
réalité. Une grande violence qui fait l'objet d'une petite
information, se muera en faible violence. Une grande information au
sujet d'une petite violence engendrera une grande violence.
Quand on s'adresse à la plèbe, on ne s'adresse pas à sa raison,
elle n'en a pas. On s'adresse à son émotion pour la mener là où
l'on veut au lieu de la guider. Le poids émotionnel d'un événement
est directement proportionnel à son investissement médiatique.
Ce qui fait peur à la société ce n'est pas la violence. Celle des
terroristes si spectaculaire soit-elle engendre moins de morts et de
souffrances que la violence des états, en guerre ou non. Ce qui fait
peur c'est le renoncement à comprendre le comment et le pourquoi
véritable d'un acte de violence. Ce qui fait peur c'est notre cécité
au milieu d'un champs de bataille où la violence consentie et
légitime fait rage et que personne ne maîtrise.
"La violence" naît dans les esprits quand l'incapacité de
comprendre la violence nous pousse à la violence. C'est pourquoi
comprendre, penser, réfléchir, est une obligation pour mettre un
terme au cycle de la violence. Il n'existe pas d'autres issues que
l'éducation pour en sortir.
La question de l'éducation est la réponse à long terme à la
production de violence d'où qu'elle vienne. Or parmi les exceptions
françaises, la médiocrité légendaire du système éducatif a peu
de concurrence dans le monde. Ne pas penser ni donner à penser est
indéniablement la garantie de pouvoir gruger la plèbe pour, le jour
de l'urne venu, assurer le pouvoir de violence, de l'alibi
démocratique. La carence d'éducation et l'oblitération de la
pensée par les médias participent de la même stratégie de
déchéance et de production de l'indignité. Dans la lutte
permanente entre les prétendants à la domination des masses, en
démocratie, l'ignorance est l'arme absolue.
La violence est initiée toujours par la privation de maîtrise dans
un monde où la maîtrise fait loi. La peur vient quand la
compréhension de la violence et donc sa maîtrise nous échappe.
C'est pourquoi la violence économique politique et sociale
(exemple : faible revenus en face de profits mirobolants,
inégalité de salaires hommes / femmes ….), la violence conjugale,
la violence en entreprise, l'hostilité bureaucratique, l'inégalité
devant la loi, bref, la violence de l'état (de droit) parce que
comprise, intégrée, maîtrisée n'existe pas. C'est pourquoi en
dépit de son pouvoir destructeur elle n'est pas relayée par les
médias.
L'ISLAM DE BONNE VOLONTE
Entre les sans paroles et les autres, il s'agit seulement d'un
concours de puissance. La question de l'islam en sa théocratie
forcenée ou en son angélisme phare est tout à fait secondaire.
Cette religion est seulement l'instrument de la rhétorique des sans
paroles et l'alibi de la violence des plus résolus à la vengeance.
Dans l'islam, la victime de l'indignité rencontre le djihad, un
principe de conquête en écho à sa vacuité et producteur de
considération mais dans la validation de l'idée de mort en lieu et
place de l'idée de vie. C'est en cela que l'islam incapable
d'échapper à cette expression violente de son prosélytisme peine
aussi à réfuter l'idée d'un profond nihilisme religieux.Sa
doctrine qui mêle de façon profonde, religion et gouvernance se
prête merveilleusement bien à l'instrumentalisation de la violence,
de l'angélisme et de toutes les formes opportunes de prosélytisme.
Le prosélytisme de
l'islam est comme la manifestation à l'échelle d'une culture d'un
comportement abandonnique. Sa soif de reconnaissance, pousse l'islam
à conquérir tous les espaces possibles.Vouloir exprimer partout son
existence n'est-ce pas la recherche avide d'une reconnaissance propre
à l’abandonné, avec à la clef un sentiment de puissance
consolatrice doublé d'une revanche ? Ne comprenons nous pas la
dedans quelque chose qui induirait un bénéfice dans l'amalgame?
Ne serait-ce pas dans l'expression de l’abandonnisme séculaire,
que l'islam puiserait son prosélytisme.
L'islam a-t-elle structurellement accès à l’exégèse ? C'est aux cadre de l'islam de construire la réponse. Il ne s’agit pas tant de presser l'islam d'interroger sa doctrine que de comprendre l'intrication de la violence avec toutes les formes de pouvoir.
L'islam est incluse dans la violence par le propos de ceux qui l'agissent parce-que cette religion se prête facilement à cette collusion et qu'il n'existe pas d'autorité islamique pour opérer une rupture radicale avec les "va-en-guerre" de l'islam. La réalité des faits, fait à l'évidence mentir ceux qui les contestent nous dirait Monsieur de La Palisse.
Interroger cette collusion aboutis incontournablement à interroger la violence invisible des pouvoirs légitimes, et in-finé, à prendre conscience du principe de rétention, grand commandeur des humains de toutes conditions sur la planète.
Un islam de bonne volonté serait un islam conscient de son intrication médiatique et symbolique avec la violence. Il y a bien des autorités islamiques qui revendiquent la violence et d'autres qui la dénoncent. Pourquoi une autorité serait elle moins légitime que l'autre ? Cette intrication de l'islam avec la violence sur fond de prosélytisme est un fait auquel l'institution religieuse répond par le dénie.
L'islam est incluse dans la violence par le propos de ceux qui l'agissent parce-que cette religion se prête facilement à cette collusion et qu'il n'existe pas d'autorité islamique pour opérer une rupture radicale avec les "va-en-guerre" de l'islam. La réalité des faits, fait à l'évidence mentir ceux qui les contestent nous dirait Monsieur de La Palisse.
Interroger cette collusion aboutis incontournablement à interroger la violence invisible des pouvoirs légitimes, et in-finé, à prendre conscience du principe de rétention, grand commandeur des humains de toutes conditions sur la planète.
Un islam de bonne volonté serait un islam conscient de son intrication médiatique et symbolique avec la violence. Il y a bien des autorités islamiques qui revendiquent la violence et d'autres qui la dénoncent. Pourquoi une autorité serait elle moins légitime que l'autre ? Cette intrication de l'islam avec la violence sur fond de prosélytisme est un fait auquel l'institution religieuse répond par le dénie.
De ce fait, au lieu d'instrumentaliser cette intrication en créant
des institutions spécifiques, en cherchant des financements, en
laissant s'insinuer dans la société civile partout où ce serait
possible les règles sexistes de l'islam dans les établissement de
loisir, dans quelques magasins etc, Au lieu de vouloir donner des
leçons de laïcité dans les écoles (avec un rabbin), au lieu de
dénoncer les crèches dans l'espace publique à Noël, au lieu
d'imposer ses symboles forts au milieu de l'état d'urgence , il
serait plus porteur de clarté et d'apaisement que l'islam se
consacra à elle même sans interférer avec la régence publique.
Après tout elle est une religion comme une autre pourquoi veut-elle
se singulariser plus que les autres en réclamant des droits comme si
l'islam était "un citoyen" à part entière mais de
seconde zone ?
Face aux événements plus
tragiques les uns que les autres perpétrés au nom de l'islam,
contre l'amalgame, rien n'interdit les initiatives institutionnelles
intrinsèques à la communauté musulmane et dont la valeur
symbolique contrebalancerait de façon radicale l'image de l'islam
salit par les terroristes.
Décréter discrètement, sans
tapages, une journée historique de deuil serait par exemple un signe
profond de solidarité qui donnerait à cette religion une
spécificité positive dont les autres confessions au sein de de la
république de France n'ont pas besoin.
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