Les cultures du monde
entier font dépendre leurs échanges internes et externes de plus en
plus de l'internet. Ce point n’est pas anodin ; car l'internet
est un enjeu si crucial de l'ordre public que les nations ont inventé
de toutes pièces un champs de bataille, une logistique, une
stratégie et des armes pour contrer ou initier la « cyberguerre »
.
Face au cyber-univers, ces
deux sortes de nations sont à égalités. Ils peuvent se faire la
guerre à armes égales.
Les nations les plus
pauvres ont tout intérêt à posséder la plus grande maîtrise
possible du cyber-univers. Cet espace, financièrement et
technologiquement accessible est le seul espace sensible qui confère
de la puissance à ceux qui n'en possèdent pas ; soit pour
renforcer l'ordre financier et politique mondial soit pour œuvrer à
la déstabilisation de l'ordre publique ici ou là.
Ainsi, le réseau virtuel
doit être considéré comme un fait (de société - un
paradigme) majeur, fondateur d'un ordre mondial destiné à
transcender toutes les singularités politiques à travers les
nations.
La globalisation de
l'information transfert les rapports humains de la sphère concrète
à la sphère virtuelle de façon de plus en plus dense jusqu'à ce
que l’espace virtuel soit en passe de devenir l'espace dominant des
rapports humains.
En première analyse ce
phénomène initia l'émergence de régimes dit démocratiques c'est
à dire à moindre effort de surveillance. Mais en
réalité, l'internet n'est qu'un vaste « système-réseau »
d'auto-surveillance à l'échelle des nations des entreprises et des
individus. Et de ce fait, le seul résultat engendré par
l’accentuation de la surveillance qu'est l'autosurveillance, est
l'accentuation de l'autorité partout où les échanges virtuels se
densifient.
Quand on se félicite ou
que l'on se désole de la réaction des réseaux sociaux à un
événement petit ou grand, on s'aperçoit en vérité que l'internet,
agit comme un amplificateur de réaction c'est à dire un
amplificateur de surveillance.
Le rapport virtuel se
distingue du rapport réel par deux paramètres complémentaires.
D'abord par la densité du réseau vers lequel l'information est
délivrée, puis par la pauvreté abyssale de cette information. Mais
la mission essentielle du réseau n'est pas la qualité de
l'information mais la création du réseau lui même.
Ce qui s'y échange n'est d'aucune
importance, ce n'est que l'alibi de la construction du réseau généralisé. Ce qui s'y échange relève par conséquent d'avantage du
pulsionnel et de la croyance que de la raison et de la réflexion.
Cette nature de l'échange est hautement favorisée par l'anonymat
des « cyber-sujets ». Dans l’anonymat "l'autre"
comme sujet singulier, ne peut pas s'envisager sauf à
considérer que "l'autre" est le fruit de l'imagination du
sujet. Auquel cas, "l'autre" n'est jamais que le sujet lui
même.
C'est d'ailleurs exactement la façon
dont l'autre est conçu dans internet. Alors que l'effort de
civilisation consiste à évacuer la volonté de la recherche en
l'autre de ce qui nous ressemble, internet déconstruit le progrès
humain.
Ce processus régressif a
pour résultat de changer le concept de "l'autre" en
supprimant l'identification ou en la rendant inutile et sans
fondement, c'est à dire à nier l'autre dans sa singularité. La
négation de l'autre poussera les cultures et les sujets à adopter
une radicalité à l'égard de tout ce qui ne leur ressemble pas
suffisamment. (...)
A cause de la
densification des échanges virtuels, le cyber-sujet s'installe sans
le savoir dans la dialectique « Gardien-Prisonnier ».
Le gardien est toujours
invisible pour le prisonnier. Le prisonnier sait qu'il est surveillé
mais il ne sait jamais ni quand ni par qui. A l'instar des rapports
entre prisonnier et gardien dans l'univers prison, dans
cyber-univers, le sujet est en même temps gardien et
prisonnier. En tant que gardien il surveille une quantité très
importante de sujet, en tant que surveillé, il ne sait jamais ni
quand ni qui le surveille, quand il a conscience de sa
condition.
Ainsi la culture du
virtuel immerge le sujet dans une logique de prisonnier quand il est
surveillé et dans une logique de gardien quand il est surveillant.
Dans le virtuel où le
sujet est en même temps gardien et prisonnier, il est le gardien et
le prisonnier de sa propre aliénation.
Le principe de rétention
trouve là dedans son aboutissement le plus achevé possible. Chacun
devenant en même temps le surveillant et le surveillé sans le
savoir, est l'exact dispositif interdisant les rapports véritables
de partage véritable.
Alors même que le
fondement de l'internet est « le partage », dans internet
de quoi « le partage » est-il le nom ? Il est le nom
de « la rétention » qui est son exact contraire. Le
partage qui procède de la reconnaissance équitable de l'autre est
définitivement absent à cause de la nature même du cyber-univers.
Dans le cyber-univers, « le partage est une usurpation, une
négation du « partage ».
Pour obtenir son ordre
singulier, toute organisation met en place une politique de
surveillance. Plus la mise en œuvre de cette politique est
difficile, plus l'autorité des dirigeants augmente.
Ce rapport entre
surveillance et autorité vaut pour toutes les organisations car
toutes les organisations fondent leurs structures et le sens de leur
existence sur le principe de rétention. Les petites entreprises
comme des nations en passant par les familles fondent l'ordre qui les
tient debout sur le principe de rétention.
Le principe de
rétention dont relève toutes les sociétés du monde dont le
réseaux virtuel est l'aboutissement structurant, commande et oblige
à la maîtrise de l'autre que seul la surveillance devenue
autosurveillance rend possible.
Internet comme phénomène social à l'échelle du monde permet de faire passer la surveillance par les autorités à l'autosurveillance mutuelle. Sur le plan psychosocial ce point est d'une extrême importance car il procède de l'ordre public par l'aliénation du sujet au lieu de l'ordre publique par son Éducation...
Internet comme phénomène social à l'échelle du monde permet de faire passer la surveillance par les autorités à l'autosurveillance mutuelle. Sur le plan psychosocial ce point est d'une extrême importance car il procède de l'ordre public par l'aliénation du sujet au lieu de l'ordre publique par son Éducation...
La
façon dont le virtuel impacte nos sociétés, initie à grande
échelle et sur le long terme le nivellement des puissances
politiques et à court terme le renforcement de ces puissances sur
les populations.
L'économie
toute entière est structurée selon le principe de rétention.
L'organisation économique orientée partout et depuis toujours vers
l'enrichissement des uns par le travail des autres suppose la
surveillance, le contrôle la maîtrise des dirigeants sur les
dirigés. Et des uns sur les autres.
Dans
la mondialité, le principe de rétention à atteint son sommet ;
son point de singularité.
Le
sommet de la rétention c'est la consommation de l'homme par l'homme
dont les banques sont les maîtres d’œuvre.
L'identification
du principe de rétention et sa mise en question est fondamental pour
la poursuite de l'humanité. Identifier le principe de rétention
produira une rupture ontologique sans laquelle l'humanité n'a aucun
avenir. L'avenir de l'humanité passe obligatoirement par l'abandon
du principe de rétention au profit du principe de partage pour
commander à tous les rapports individuels collectifs culturels et
institutionnels.
Maintenant
que les humains ont atteint la mondialisation, ils ont le devoir de
faire échec au principe de rétention qui gouverne l'humanité et
les nations depuis toujours. Chaque humain sensé le sait, le sent,
en fait l’expérience tous les jours. Mais comment faire ?
Comment initier le changement de paradigme ?
Il
suffit simplement de favoriser aveuglément « le partage »
dans les lois, partout où l'opinion individuelle est requise. Et
puis de favoriser l'équité à commencer par le droit des femmes à
disposer d'elles mêmes. Ce point est fondamental car seul le
féminin est l'autre de l'homme. Sans le concept de l'autre à
l'échelle de l’espèce, point de concept de partage. C'est
aussi simple que ça.
Par
la conscience individuelle, par la volonté singulière de chaque
humain, l'humanité pourra se débarrasser du principe de rétention
et de son cortège d'arguments moraux comme on se débarrasse d'une
cuirasse après la bataille. L'humanité ne peut pas être
déléguée à l'autre. Surtout
s'il à l'étiquette de dirigeant. Vouloir être diriger c'est
abandonner sa conscience. Or, il ne saurait y avoir d'humanité sans
conscience en chaque humain.
Le
principe de partage comme fondement du comportement humain, est le
principe par lequel l'humanité deviendra mature. La rétention sera
remplacée par le partage comme source de sécurité achevée.
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