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dimanche 30 juillet 2017

Donner...

Les êtres humains sont des êtres ontologiquement sociaux. Hors le groupe, ils n'existent pas. L'intrication « être-groupe » est compacte et profonde. C'est pourquoi il est utile de concevoir selon l'échelle de l'être, les propriétés d'un rapport. La foule par exemple ne comprend pas un message de la même façon qu'un individu.
Pourquoi ?
Parce que la foule qui est une collection de diversité, est comme la moyenne d'une série d'entier. Si la moyenne donne 5, il est extrêmement rare de trouver la valeur 5 dans la série. Ainsi dans la foule trouverons nous quelques rares individus qui donneraient la même réponse que celle de la foule au même stimuli. (Sauf l'assemblée actuelle qui est composée non d'une diversité mais d'une identité..... de chiffres 5.) 

La dialectique du don et du contre don est, par conséquent, une disposition naturelle à la diversité des êtres humains pour construire par l'échange la structure même de la culture dans la quelle ils baignent. A grande échelle, la dialectique du don et du contre don c'est l'économie. Ainsi il n'est de politiques qui ne soient celles de "l'économie", et il n'est d'économies qui ne soient toujours les mêmes.

De la plus petite échelle de l'être, (l'ego) à la plus grande échelle, (la nation par exemple, ou le groupe culturelle, celle où l'être associe son identité à l'instance la plus large possible), la dialectique du don et du contre don, relève pour tous les humains d'un paradigme fondateur qui fixe ontologiquement le rapport à l'autre au monde et à lui même, d'une manière parfaitement infantile.

C'est le "ce que je veux est à moi" qui règle tous ses rapports, de sorte que, ce que l'homme ne peut posséder doit être détruit.
Ce paradigme confère à l’espèce humaine la plus grande violence que l'on puisse concevoir. Une violence aveugle par laquelle il veut tout dominer, maîtriser, asservir et ingérer y compris lui même.

Le paradigme commandeur de tous les rapports de l'humain c'est le principe de rétention. En vertu de ce principe, rien ne doit échapper à la prédation. Tel le poisson qui n'a pas conscience de vivre dans l'eau et d’obéir à sa loi, l'humain n'a pas conscience de se fondre dans le principe de rétention.

Ici je lis le don et le contre don comme un langage concret, une mise en acte indispensable à la structuration du groupe. Il n'y a pas de morale la dedans mais seulement une nécessité. Elle est dictée par la prédation qui singularise notre "espèce". Pour structurer le groupe dont sa survie dépend, elle fixe un encadrement rigoureux et minimaliste de ce qu'on peut en première approche appeler la générosité ou la solidarité qui sont des avatars de la stratégie de survie de l’espèce appliqués au groupe (comme l'amour est une stratégie appliquée à l'espèce...).

Ainsi à l'envers des lois de la nature, l'homme s'est inventé la morale comme un espace positif de générosité, à l'envers du principe de rétention. Oui, le principe de rétention est à l'envers des lois de la nature puisqu'il vise à la dominer, à l'asservir dans une vision qui la qualifie d'hostile.
La morale offre alors à l'humain la possibilité de créer le concept de « mérite ».
La morale joue alors le rôle de l'alibi pervers, car à l'aide du mérite, il est possible de justifier et de promouvoir toutes les injustices au service de la prédation, dont la source se trouve dans le principe de rétention partagé et défendu par tous, maîtres et esclaves confondus.

Appliqué à l'économie, cette morale dicte la structuration de l'échange par le libéralisme. 

La question est de savoir si l'humain peut s'affranchir du principe de rétention qu'il met en acte ?
La réponse (pour le moment encore) est oui.
Oui, car l'évolution va de l'immaturité à la maturité en passant par la conscience, c'est à dire par la mise en mots. Cela vaut pour les individus comme pour les sociétés. La clef c'est la communication. C'est le partage de l'éducation, de la réflexion, de la culture, sources incontournables de la démocratie authentique.

Sur la plan purement systémique, l'économie structurée sur le principe de rétention va se heurter à un mur. Dès que la structuration de la (des) société dépendra majoritairement des laissés pour compte, alors pour ne pas que la richesse des riches disparaissent, il faudra nécessairement en raison de l’obéissance au principe de rétention pour encore plus de prédation, nourrir les pauvres et leur délivrer de quoi vivre. A ce sujet, Hamon (Benoît pas Marcel) avait 100 ans d'avance.

A l'issu de quoi, le sentiment de sécurité à toutes les échelles de l'être glissera doucement d'un effet de la rétention à un effet du partage. Et le paradigme commandeur des rapports de l'humain à lui même à l'autre et au monde, ne relèvera plus majoritairement que du partage.

Le don n'a rien de moral il est une nécessité structurante liée à l’espèce. La seule morale qui vaut pour tous les êtres vivants de cette planète c'est la connaissance des lois de la nature; c'est le dialogue humble et harmonieux avec elle en lieu et place du fatras de principes aliénant inventé par l'humain sous la houlette du principe de rétention dont il devrait s'acharner à prendre conscience pour s'en affranchir. 

Le mérite est un principe qui rend moral toutes les inégalités. Le mérite permet t'il de cultiver la Fraternité? La Liberté? L'égalité?
Qu'est ce qu'être un humain? 
En quoi somme nous humain? 

Voilà un débat qui ne manquerait pas de piment.

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