Le devoir ne mémoire ne signifie rien si se bornant au factuel il est renoncement à la compréhension des principes et des processus qui conduisent à la Shoah et aux Génocides.
Le meurtre est toujours l'objet de la pulsion individuelle. Lorsque que cette pulsion est partagée en même temps par le plus grand nombre au milieu d'une population démunie de Loi, le meurtre tout en étant illégal se généralise. Il se produit alors un carnage d'une effroyable violence.
C'est le "Génocide" qui s'est déroulé en Afrique, en 1994 entre deux ethnies opposées par la conquête du pouvoir sur un territoire arbitrairement constitué par l'occupant colonial.
L'histoire a confiné deux ethnies dans le même espace, les obligeant à se côtoyer sans possibilités de se séparer. Ce principe appliqué à l'ensemble de l’Afrique impose encore ici et là des politiques dictatoriales.
La Loi est un concept collectivement opposable à la pulsion individuelle. La loi se substitue de gré ou de force à la pulsion dans l'esprit de tous et de chacun.
Ce qui s'est passé en Europe au milieu du siècle dernier n'est autre que l'inscription de la pulsion populaire comme fondement de la Loi.
Quand la loi se constitue pour et par la pulsion de meurtre au lieu de s'y opposer, la pulsion meurtrière devient légitime, elle se constitue en politique générale et oriente les institutions à son service. Les hiérarchies de pouvoir se déploient pour rendre opérationnel le meurtre de façon ciblée et organisée qui non seulement légalisent mais exigent le massacre des innocents. C'est le régime Nazi des Allemands, initiateur du régime de Vichy en France occupée.
Ainsi la Shoah à ceci de particulier qu'elle est produite non pas par la pulsion populaire, mais au delà du génocide, par l'institution politique.
Un tel système dans lequel la loi est constituée d'abord de ce à quoi elle s'oppose, c'est à dire la pulsion, puis par le désordre qui en découle qu'elle investi du statut "d'ordre", est l'expression le plus aboutie du nihilisme.
Fonder la Loi et les institutions qui la servent sur la pulsion meurtrière qu'elle est sensée contenir, interdit toute lisibilité des principes et processus qui conduisirent à la catastrophe (Shoah).
A moins de transformer ce que signifie l'ordre et la justice comme le fit le nazisme, aucune politique ne saurait être à la fois dans l'ordre et la justice. Toutes les politiques d'hier et d'aujourd'hui cultivent l'ordre qui les caractérise au détriment de la justice. Il est important par conséquent de veiller à ce que l'ordre qu'une politique cherche à établir ne s'éloigne pas des principes fondamentaux de justice.
Les politiques d'aujourd'hui à cet égard sont dangereuses car elles ne tentent pas de fonder l'ordre qui les caractérise sur d'avantage de justice mais s'en éloigne en cultivant le choix démocratique du moins pire. Et c'est ainsi que de moins pire en moins pire, l'ordre politique en arrivera inéluctablement au pire avec le basculement vers le nihilisme; en passant par un renouveau du fascisme à l'échelle de l'Europe. C'est une question de temps.
Aujourd'hui il est plus important que jamais de veiller à ce que l'injustice n’atteigne pas un niveau tel que l'ordre nécessaire à la viabilité d'une communauté ne fasse de la pulsion de violence une nécessité législative.
L'accroissement des inégalités, le climat d’insécurité économique savamment entretenu, la désignation aveugle du responsable, la désignation du oisif toujours responsable de son oisiveté, le principe du mérite, source de justification du mépris envers son prochain etc... ; sont autant de thèmes bien implantés dans les esprits, et qu'il suffit d'amplifier pour ériger la haine en institution.
Dans tous les cas, l'expression de la violence dans l'espace publique, la désignation du bouc émissaire, la justice au service de la désignation, trouvent leur source non dans la pauvreté elle même, mais à la fois dans l’écart excessif entre riches et pauvres et dans le mensonge économique récurrent qui consiste à cultiver l'idée FAUSSE d'une économie en quasi faillite. La "crise" n'est en vérité qu'un slogan pour vendre de la rigueur; un slogan indispensable à cultiver la croissance de l'écart entre riches et pauvres.
Aujourd'hui encore, comme hier, tout pouvoir cherche sa légitimité populaire et démocratique dans la stratégie guerrière à tous les niveaux, et toujours en appel par conséquent au meurtre réel ou symbolique.
En amont des stratégies guerrières pour acquérir le pouvoir, et des stratégies de paupérisation (rendre les gens pauvre) pour exploiter le pouvoir exclusivement dans le but de le conserver, se situe une source commune à tous les hommes et aux collectivités qu'ils composent.
Pourquoi l'homme fait-il toujours appel à la stratégie guerrière afin d’assurer sa sécurité? Parce qu'il n'est pas capable d'imaginer un autre genre de rapport ni avec lui même ni avec l'autre ni avec le monde. L'homme, toujours partout et à toutes les échelles n'a conçu et ne conçoit son sentiment de sécurité que dans la rétention. Il est peu concerné à l'instar de l'écureuil par la rétention des noisettes mais par la rétention de l'avoir du pouvoir et du savoir.
Ainsi la rétention doit-elle être comprise comme un paradigme trans-civilisationnel situé en amont des représentions qui animent les hommes. La rétention est un principe de rapport, commun pour les hommes et les animaux. Il ne suffit pas de changer l'objet de rétention pour distinguer l'animal de l'homme, il convient à cet effet d'abandonner la rétention comme genre de rapport.
Peut-on envisager l'existence d'un autre paradigme adéquat à élever le genre humain au niveau de l'Humanité à laquelle il aspire?
La réponse est Oui.
Elle est sous notre nez depuis toujours. (...). La quasi moitier de l'hulanité l'experiemente au quotidien. Elle attend son heure pour se déployer dans les consciences quand l'humanité au bord du gouffre n'aura plus d'autre alternativre que d'abandonner la rétention ou disparaitre. ....
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